Cet entretien a été réalisé il y a bientôt un ans jour pour jour, mais il garde sa pertinence, l’analyse lucide d’un intéléctuel fertile que la maladie n’empêche pas encore de parler de son pays. Ceux qui aiment kolda s’intéréssent à son histoire, trouve avec lui l’essentiel!
Entre Etat et Presse
Point de vue d’un ancien, Moctar Kébé ancien ministre de la communication, journaliste l’ancien chef du desk international du Soleil, formé à Strasbourg, après un passage comme rédacteur en chef entre 1962 et 1964 au journal l’Essor du Mali. Puis chef du bureau de l’information au ministère des affaires étrangères, avant de retrouver le Soleil qu’il quitte en 1980 pour un poste à tension diplomatique. Il reviendra au pays pour atterrir dans le gouvernement, au moment où n’importe qui ne pouvait être ministre!
Les témoignages de certains confrères qui ont partagé avec lui le desk International du Soleil, parlent de lui comme un grand professionnel, responsable socialiste, il n’a pas céder a la transhumance, même s’il a quitter le militantisme actif. Il a signé la première convention des journalistes en 1973 en tant que président de l’association des journalistes du Sénégal, partageant le bureau avec Da Costa, Kary Ndaw, Amadou moctar Wane. Alité depuis quelques années, "Moqué" (son surnom) résiste, malgré une voix tremblante. Il garde sa grande lucidité et analyse la situation de la presse avec nous. Après avoir pris des nouvelles sur des journalistes qu’il apprécie beaucoup: Ndiaga Sylla, Sidy Gaye avec qui il a travaillé au desk inter du soleil .
C’est regrettable ce qui se passe, présentement dans notre pays. Notre pays donne une mauvaise image au monde, la presse a beaucoup participer à installer l’alternance.
Personne ne doit l’oublier, Moctar Kébé Journaliste ancien ministre de la communication, vit sa retraite paisiblement au quartier Doumassou partageant son quotidien entre la prière, la lecture et la télévision. Il décortique l’actualité, écoute les radios reçoit certains amis qui ne l’ont pas oublier. Nous sommes allés le rencontrer pour parler de l’actualité.
Quel regard portez-vous sur l’évolution actuel de la presse dans notre pays ?
Il y a une grande amélioration dans le paysage médiatique de notre pays lié aussi au contexte mais il reste beaucoup à faire. Beaucoup de formation pour les journalistes et des efforts pour les patrons de presse pour une bonne rémunération des journalistes. Il faut bien payer les journalistes pour les mettre à l’abri de toute tentation. Quand un journaliste perçoit un salaire de un million par exemple personne n’ose lui tendre cinquante milles francs. Les patrons doivent payer et bien payer les journalistes. Les jeunes confrères doivent être humble et correcte. Le journaliste doit savoir se faire respecter par son comportement, son travaille, son niveau … La formation pour le journaliste est continue. Il ne faut jamais cesser d’apprendre. Quand une personne quelconque fait une faute de français elle passe inaperçue, ce n’est pas le cas du journaliste!
L’actualité au pays, c’est cette tension entre la presse et les autorités actuelles .Quel commentaires faites vous de cette situation ?
C’est regrettable pour l’image de notre pays. La presse a beaucoup contribuer à l’alternance dans notre pays .Quand j’étais ministre de la communication (1992_1994), je pensais que la presse était contre nous les socialistes. Aujourd’hui, je reconnaît que la presse ne faisait que son travaille, car une presse doit imposer le respect. Le régime actuel sait qu’il doit beaucoup à la presse. Les journalistes ne doivent pas être des larbins, des flatteurs,… non cela ne sert a rien!
Il faut que les choses puissent se régler, notre pays ne peut pas gagner quelques choses avec cette tension et ceux qui doivent faire quelques choses ne doivent pas rester tranquille.
Le pouvoir manque d’humanisme et de tolérance et c’est dommage.
Abdou Diao / koldanews