Le village de Nadjaf Al Ashraf, situé dans la communauté rurale de Sinthiang Coundara à l’est du département de Vélingara, sort progressivement des griffes de la pauvreté. Sous l’impulsion de l’Ong Mozdahir International, ses producteurs, considérés comme les plus pauvres de la région de Kolda et déplacés en ce lieu pour la circonstance, ont emblavé des centaines d’hectares pour retrouver leur dignité.
(Correspondance) – Le village de Nadjaf Al Ashraf sort des sentiers battus pour échapper à la pauvreté. Les populations de ce village qui porte le nom de la ville iranienne ou a été enterré l’Imam Aly, cousin et gendre du Prophète Mohamed (Psl)) ont su mettre en place durant ces années des stratégies de survie. Nadjaf Al Ashraf est situé au bord du cours d’eau du Koulountou, un confluent du fleuve Gambie situé à 17 km de Médina Manda sur la Nationale 6 dans la communauté rurale de Sinthiang Coundara. Et c’est dans cette partie du département de Vélingara autrefois hostile à la vie humaine que ce guide religieux a pu dompter la nature pour y installer 400 familles parmi les plus pauvres de la région de Kolda. C’est ainsi que, pour lutter contre l’exode des bras valides vers les villes du nord du pays et contre l’immigration clandestine, un projet de bananeraie de 45 ha et de maraîchage avec des motopompes utilisées pour le drainage des eaux a été financé par l’institut Mozdahir International. Il s’y ajoute qu’un verger de manguiers de 10 ha et de Jatropha de 50 ha y ont été réalisés cette année.
Choqué par la première place qu’occupe le Fouladou en matière de pauvreté, Chérif Mohamed Aly Aïdara, guide spirituel des chiites au Sénégal est d’avis que la localité peut décoller à cause de ses énormes potentialités. ’Même si je ne parviens pas à éradiquer la pauvreté au Fouladou, les gens reconnaîtront que j’ai, au moins, essayé’, déclare-t-il. Des centaines de jeunes convergent vers cette vallée considérée comme un eldorado à cause des opportunités qui leur sont offertes sur place. Pour éviter des frustrations au sein des habitants de Nadjaf Al Ashraf, le guide religieux a mis à la disposition de tous les producteurs des intrants agricoles pour enrichir les sols et améliorer les rendements annuels. Sans oublier qu’à la fin de chaque mois, chaque producteur reçoit une certaine somme d’argent pour faire face aux besoins de nourriture des familles et à la soudure. Chérif Mohamed Aly Aïdara a, au cours d’une visite guidée, déclaré que ‘chaque producteur peut bénéficier entre 2 500 à 5 000 m2 de plantation de banane. Et celui qui respecte le paquet technique s’en sort bien.’ Il faut dire qu’après la récolte, 60 % sont défalqués sur les revenus annuels par Mozdahir qui retire ainsi les redevances en intrants et autres. Ces fonds sont utilisés pour une extension des emblavures et pour en faire bénéficier à d’autres producteurs qui en expriment le besoin. Et les 40 % reviennent aux producteurs.
Cheikh DIENG