vendredi, mars 29, 2024

Sanou Mballo, la centenaire qui régule la vie à Kamboua

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Sanou Mballo, la centenaire qui régule la vie à Kamboua Kolda, 22 juil (APS) – Assise sur sont lit, le regard encore perçant, la vieille Sanou Mballo ressasse le passé avec une certaine lucidité. D’une voix chevrotante, elle soutient avoir plus de cent ans, là où ses parents et voisins lui en donnent au moins 130 ans.

A Kamboua, village situé dans la communauté rurale de Guiro Yero Bocar (région de Kolda, Sud), elle jouit d’un profond respect que lui vouent les 900 habitants de la cinquantaine de concessions qui forment la localité fondée depuis le 16-ème siècle par des frères venus d’un village situé maintenant dans le territoire bissau- guinéen.

 Jouissant encore de toutes ses facultés mentales et sensorielles, la vieille Sanou est la régulatrice sociale de Kamboua en ce sens que ses avis sont recherchés sur tout ce qui touche le village. Y compris même les questions de développement, comme le reporter de l’APS a pu s’en rendre compte lors d’un séjour en compagnie de l’ONG TOSTAN pour les besoins d’une déclaration d’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages précoces.

Aujourd’hui, elle vit entourée par ses petits-enfants enfants y compris ceux de la quatrième génération de sa descendance et ne semble pas trop mal se porter. ‘’Je suis venue, raconte-t-elle, très jeune avec mes parents à Kamboua qui ne comptait que trois concessions. Nous étions partis du village de Marrou Bagné qui était dans l’actuelle Guinée-Bissau, ceci avant les Blancs et depuis cette date très lointaine je vis encore’’.

Elle ajoute d’une voix qui prend de l’assurance au fur et à mesure qu’elle parle : ‘’Je sais que j’ai plus de cent ans. Il y a des gens qui disent que j’ai même une trentaine d’années de plus. Ce qui est sûr aussi, c’est que j’ai eu cinq garçons et cinq filles vivants, les autres sont décédés. Mes enfants ont eu des enfants lesquels ont eu des enfants. Et ces derniers ont des enfants maintenant’’.

Sur ce, elle désigne prés d’elle une femme d’une cinquantaine d’années, la présentant comme l’une de ses petites-filles. Cette dernière confirme avec beaucoup de fierté les dires de l’aïeule, puis renseigne qu’elle a un fils qui est père de plusieurs enfants.

A une question sur le secret de longévité, elle affirme ‘’nous, à notre temps nos aliments étaient essentiellement composés de fruits provenant de la forêt et de légumes. Je n’ai jamais bu d’alcool malgré que j’ai vécu à une époque où l’islam était moins connu par la plupart de mes concitoyens’’.

’’Je me souviens également qu’à l’époque, ajoute-t-elle sans trop savoir pourquoi, on nous exigeait de prendre une piqûre injectée sous forme de pistolet sur le dos. Après quoi, la personne restait inerte pendant toute la journée à cause de douleurs dorsales’’.

Si une hygiène de vie lui permet de voir encore ses arrières petits-fils, il y a qu’elle attribue également sa longévité à la protection des génies.

Elle en est fortement convaincue tout comme elle souligne que cela lui a toujours fait du bien de nourrir un profond respect envers les personnes âgées.

Aujourd’hui, soutient-elle, beaucoup de jeunes décèdent parce qu’ils n’honorent pas les vieux.

Par Mamadou Gano (APS)

MG/CTN

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