Le couperet est tombé pour le mouvement français Civitas, dissous en Conseil des ministres mercredi, au terme d’une procédure engagée à l’été contre ce groupe catholique intégriste, et dont l’idéologie proche de l’extrême droite flirte parfois avec la théorie du complot.
« Les valeurs portées par ce mouvement n’ont pas leur place dans notre République », a affirmé sur X (ex-Twitter) le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin, postant le décret à l’appui, après avoir initié la dissolution début août.
Le mouvement, très présent sur les réseaux sociaux, est notamment accusé d’appeler à « entrer en guerre contre la République », y compris en recourant « à la force », a de son côté souligné le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
« Civitas considère les droits de l’Homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes », a énuméré le porte-parole du gouvernement.
Le président de Civitas, Alain Escada, a aussitôt répliqué sur les réseaux sociaux que des recours « seront bien entendu rapidement déposés » et affirmé que « le combat continue ».
Fondé en 1999, l' »Institut Civitas » s’inscrit alors dans une lignée traditionaliste, proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (fondée par l’évêque français Marcel Lefebvre).
La branche belge de l’organisation a elle été en pointe en septembre de la fronde contre un cours d’éducation à la sexualité à l’école, qui s’est traduite par plusieurs manifestations. Aucune procédure de dissolution n’est toutefois prévue à l’heure actuelle. « En Belgique, nous avons une approche de surveillance des individus et de suivi de toutes les formes d’extrémisme. Nous ne suivons pas des groupes en particulier, mais des individus », précise-t-on à l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam).