Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé avoir ordonné à l’armée de préparer un plan permettant aux habitants de Gaza qui le souhaitent de quitter le territoire. Une initiative qui fait suite aux déclarations controversées de Donald Trump sur un éventuel déplacement de la population gazaouie.
Israël a lancé des préparatifs en vue d’un « départ volontaire » des habitants de la bande de Gaza, a déclaré jeudi le ministre de la Défense, Israël Katz. Il a « ordonné à l’armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout habitant de Gaza qui le souhaite de partir vers n’importe quel endroit du monde qui accepte de l’accueillir« , a-t-il indiqué dans un communiqué.
Ce plan comprendrait des options de sortie via les points de passage terrestres, ainsi que des dispositions pour des départs par voie maritime et aérienne. Actuellement, les Gazaouis ne peuvent quitter leur territoire, soumis à un blocus israélien et ravagé par la guerre contre le Hamas, déclenchée après l’attaque du 7 octobre 2023. Une trêve est en vigueur depuis le 19 janvier.
« Il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens »
Dans la bande de Gaza, beaucoup d’habitants, rentrés chez eux après le cessez-le-feu, refusent catégoriquement de partir. « Nous sommes revenus malgré les destructions massives (…) parce que nous refusons catégoriquement d’être déplacés« , témoigne Ahmed al-Minaoui, de retour à Gaza-ville.
D’autres, comme Kfir Dekel, un Israélien vivant près de la frontière, considèrent au contraire que le plan de Trump est viable : « Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens. Laissons-les partir et construire leur vie ailleurs. »
Alors que Donald Trump a évoqué son ambition de faire de Gaza la « Côte d’Azur du Moyen-Orient« , la Maison Blanche a précisé que les États-Unis ne financeraient pas sa reconstruction, mais collaboreraient avec leurs partenaires régionaux.
Des réactions internationales mitigées
Cette annonce intervient après les propos de l’ancien président américain Donald Trump, qui a suggéré une prise de contrôle américaine de Gaza et un déplacement de sa population vers l’Égypte et la Jordanie. Face au tollé international, son administration a tenté de nuancer ses propos, affirmant que tout transfert serait temporaire.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a jugé l’idée de Trump « remarquable » et estimé qu’elle devait être « examinée et réalisée« . De son côté, l’ONU a mis en garde contre tout « nettoyage ethnique« . « Il est essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique« , a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, rappelant « le droit des Palestiniens à vivre sur leur propre terre« .
Les pays arabes, dont l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ainsi que l’Union européenne, ont rejeté l’idée d’un déplacement des Gazaouis. L’Iran a qualifié de « scandaleux » tout projet de transfert de population.