Des manifestations ont eu lieu ce mardi à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Des manifestants ont mis le feu à des pneus juste devant l’ambassade de Belgique. Celle-ci est sécurisée et n’a pas été endommagée.
Le même type de scène a été observé devant l’ambassade des Etats-Unis, où des incendies ont été allumés devant le bâtiment. Il s’agit dans les deux cas d’une manifestation de colère face à la situation à Goma, dans l’Est du Congo.
Selon l’agence Reuters, les ambassades de France, des Etats-Unis, de l’Ouganda et du Rwanda, sont également concernées.
L’ONU « préoccupée » par la pénurie alimentaire à Goma
Le Programme alimentaire mondial de l’ONU s’est dit mardi « préoccupé » par la pénurie de nourriture à Goma après l’interruption de ses activités dans cette grande ville de l’est de la République démocratique du Congo, en proie à de violents combats.
« Les activités d’assistance alimentaire dans Goma et ses environs ont été temporairement interrompue », a déclaré une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) en RDC, Shelley Thakral, depuis Kinshasa.
« Le PAM est préoccupé par la pénurie alimentaire à Goma », a-t-elle indiqué, en s’adressant aux journalistes à Genève.
Goma est livrée aux combats entre forces armées congolaises et combattants du M23 alliés à des troupes rwandaises.
Le M23 et les soldats rwandais sont entrés dimanche soir dans la cité de plus d’un million d’habitants et presque autant de déplacés, au terme d’une progression éclair de quelques semaines, lancée après l’échec mi-décembre d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola.
« En fonction de la durée des violences, l’approvisionnement en nourriture de la ville pourrait donc être gravement entravé. Il s’agit d’un test énorme pour la résilience des Congolais piégés par les combats à Goma et dans les régions avoisinantes », a indiqué Mme Thakral.
« Les prochaines 24 heures seront cruciales car les gens commencent à manquer de provisions et devront voir ce qu’ils peuvent trouver pour survivre », a-t-elle relevé.
Les nouvelles violences ont aussi aggravé une crise humanitaire chronique dans la région. Dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, les conflits et les rébellions s’enchainent depuis plus de trente ans.
« Un demi-million de personnes de plus ont été déplacées rien que ce mois-ci », a indiqué le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, mardi sur X.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) suit « également de près les mouvements transfrontaliers. Nous comprenons que de nombreuses personnes attendent d’évaluer la situation avant de prendre une décision », a indiqué un porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh, lors du point de presse.
« Nous sommes prêts à répondre à tout flux de demandeurs d’asile » depuis la RDC, « en assurant leur protection et en fournissant une assistance essentielle à ceux qui en ont besoin », a-t-il dit.
Mais, a-t-il ajouté, « la crise humanitaire en RDC n’est pas seulement une préoccupation régionale, c’est une responsabilité mondiale ».
Une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la RDC est prévue dans l’après-midi. Après une précédente réunion dimanche, le gouvernement congolais a fustigé une déclaration « vague » de l’ONU sans exigence claire au Rwanda de quitter le sol congolais.
Plusieurs milliers de troupes rwandaises sont présentes dans la région, selon l’ONU.

