La Belgique fait face à une montée des menaces extérieures, entre la guerre hybride menée par la Russie – qui multiplie espionnage et cyberattaques –, et la radicalisation djihadiste visant de plus en plus de jeunes. Pour y répondre, la Sûreté de l’État a presque doublé ses effectifs en quatre ans, prenant très au sérieux chaque incident susceptible de fragiliser la sécurité nationale.
La Russie multiplie ses actions de déstabilisation. En trois ans, près de 70 agents de renseignements russes ont été expulsés de notre territoire. Espionnage, prise de photo de nos infrastructures stratégiques… des incidents pris très au sérieux par la sûreté de l’Etat.
« C’est un gros problème. Cela fait partie d’une stratégie plus large de la Russie dans sa guerre hybride », constate Francsca Bostyn, administratrice générale de la sûreté de l’état. Et d’ajouter : « Il est important que nous ne voyons pas la main russe partout, dans chaque incident. Parce que cela fait le jeu des Russes, qui veulent prouver leur capacité à créer la panique ».
Espionnage et cyberattaques : la Russie intensifie sa guerre hybride
Une guerre hybride menée également sur Internet, avec les cas de cyberattaques qui s’enchaînent, contre nos institutions notamment, selon des méthodes bien rodées.
« En intégrant les serveurs, ils vont récupérer toute une série d’informations qui sont présentes dans les serveurs, mais ils vont aussi envoyer un outil, un ransomware, qui va tout bloquer. Les structures officielles ont été victimes d’attaques (…) On se rend compte qu’on a une cyberguerre », explique Olivier Bogaert, expert en cybersécurité.
La jeunesse particulièrement réceptive à la progagande djihadiste
Outre la menace russe, notre pays continue de lutter contre la menace djihadiste et la propagande islamiste à destination des jeunes. Un tiers des jeunes impliqués dans les dossiers de terrorisme sont mineurs.
« Qui est le plus réceptif à cette propagande, ce sont des mineurs et des adolescents, qui effectivement aujourd’hui sont présents sur ces forums, sur ces canaux, dans lesquels ils se radicalisent mutuellement. Ça peut se faire via des canaux ludiques ou des jeux vidéo par exemple », raconte Mohamed Fahmi, chercheur à l’ULB, expert en Djihadisme.
Face à la multiplication des menaces extérieures, le service belge de renseignement et de sécurité a quasiment doublé en 4 ans ses effectifs.