Lors de sa session tenue ce samedi 28 décembre, le conseil départemental de Kolda a exprimé sa désapprobation concernant le projet de construction d’une station-service sur les berges du fleuve Casamance. Les élus départementaux, consultés par l’autorité administrative par voie épistolaire, ont jugé le projet « assez risqué » et ont unanimement émis un avis défavorable.
Cette décision intervient dans un contexte de controverse ancienne. En 2023, le projet porté par l’entreprise Serigne Guèye et Fils (SGF) avait déjà suscité une vive opposition des forces vives regroupées au sein du Collectif pour l’Aménagement et la Sauvegarde du Fleuve Casamance. Ce collectif dénonçait l’implantation de la station-service dans une zone fluviale sensible, arguant que le chantier présentait des risques environnementaux graves pour le fleuve et ses alentours. Face à la pression populaire, le maire de Kolda, Mameboye Diao, avait pris la décision d’envoyer une sommation d’arrêt immédiat des travaux.
Cependant, le projet n’avait pas été abandonné pour autant. En février 2023, un autre groupe, le Collectif de Bouna, s’était mobilisé pour exiger la reprise des travaux. Selon eux, la construction de la station-service représentait une opportunité de création d’emplois pour les jeunes de Kolda et une solution pour valoriser un espace souvent associé à l’insécurité et à des activités illicites.
Avec l’avis clairement exprimé par le conseil départemental, la balle est désormais dans le camp de l’autorité administrative. Procédera-t-elle à un arrêt définitif du projet, ou prendra-t-elle en compte les revendications des deux camps ?
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir de ce chantier qui divise. L’équilibre entre les impératifs de développement économique et la préservation de l’environnement reste au cœur des débats dans cette région du sud du Sénégal.
ismaila.mansaly@koldanews.com