Maitre Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pelicot, a tenté dans sa plaidoirie mercredi d’expliquer les raisons ayant mené son client à devenir le « chef d’orchestre » des viols de Mazan, tout en rappelant la part d’humanité de « l’autre Dominique », le « bon père et grand-père ».
« Est-ce que le pire ennemi de Dominique Pelicot n’est pas Dominique Pelicot ? », s’est interrogée Béatrice Zavarro, avocate de Doménique Pelicot, proposant à la cour, sans insister, de s’éloigner « quelque peu de ce que l’accusation a réclamé de plus fort », à savoir la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle demandée lundi par le ministère public.
Pendant un peu plus d’une heure, d’une voix calme et posée, sans effet de manches, l’avocate marseillaise de 55 ans a rappelé les traumas traversés dans son enfance par Dominique Pelicot, avant qu’il ne plonge dans la « perversité« , « cet engrenage » qui l’a mené pendant une décennie à droguer, violer et faire violer sa femme dans leur domicile conjugal de Mazan par des dizaines d’inconnus recrutés sur internet.
Répétant une phrase utilisée par son client lors de son premier interrogatoire devant la cour criminelle de Vaucluse, « on ne nait pas pervers, on le devient », elle a estimé que « cette formule fait l’autre Dominique, celui pour qui je plaide aujourd’hui. Celui qui est clivant ».
Mme Zavarro a enfin conclu sa plaidoirie en lisant le passage d’une lettre de son client à sa femme, ses trois enfants et ses petits-enfants : « sans vous, je ne suis rien ». « Je sais qu’ailleurs on se reverra. On pourra, je souhaite, reparler de tout ça », a-t-elle ensuite poursuivi, lisant un extrait d’un poème de Dominique Pelicot à son épouse.
Le menton de Gisèle Pelicot tremble, ses yeux rougissent. Mais elle ne pleure pas.