Dans le Fouladou, trois affaires de meurtre ont marqué les esprits et restent, à ce jour, sans explication ni justice. Ces incidents ont éveillé les inquiétudes sur la prise en charge des violences faites aux femmes dans cette région, où les traditions de l’excision et des mariages précoces demeurent également des réalités préoccupantes.
Le premier drame remonte au 16 janvier 2020, lorsque Yoba Baldé, résidente de Saré Yoro Diao dans la commune de Tankanto Escale , a été retrouvée décapitée. Ce meurtre atroce, qui a choqué la communauté, n’a pas encore trouvé de réponse judiciaire, laissant sa famille dans l’attente insoutenable de la vérité et de la justice.
Plus récemment, le 7 avril 2022, Madame Fofo, née Kinta Sika, est décédée lors d’une opération de contrôle de police à son domicile dans le quartier de Saré Kémo, à Kolda. L’autopsie réalisée par un médecin légiste à Mbour a conclu que le décès serait lié à un infarctus du myocarde, une cause de mort naturelle qui a permis de clore le dossier du point de vue judiciaire. Pourtant, les proches de Kinta Sika contestent cette version et continuent de réclamer des réponses, jugeant le traitement de l’affaire comme une injustice.
En septembre de la même année, Aminata Méta Touré, une émigrée âgée d’environ 40 ans, a été retrouvée sans vie dans une mare de sang sur la route de Fafacourou. Ce dernier incident, encore non élucidé, laisse planer un sombre sentiment d’insécurité et d’impuissance pour les familles touchées et la communauté de Kolda.
Ces affaires non résolues et les pratiques coutumières comme l’excision ou les mariages d’enfants remettent en question les moyens de protection et les mécanismes de justice pour les femmes dans la région. Les 16 jours d’activisme de cette année appellent ainsi non seulement à une sensibilisation accrue, mais aussi à une réponse concrète pour prévenir de telles violences et soutenir les familles endeuillées en quête de justice.
Les organisations locales, les autorités et les citoyens sont appelés à se mobiliser pour que les femmes puissent vivre dans un environnement sûr et respectueux de leurs droits. Plus que jamais, la voix de ces familles et de leurs proches réclame d’être entendue pour que chaque femme, chaque fille puisse espérer une justice équitable et l’élimination des violences.
ismaila.mansaly@koldanews.com.