Donald Trump progresse dans la formation de sa future administration, le président élu nommant des fidèles à des postes clés et exigeant qu’ils puissent assumer leurs fonctions en évitant un laborieux processus de confirmation au Sénat.
Le républicain de 78 ans a choisi Elise Stefanik, une représentante de l’État de New York âgée de 40 ans, pour le poste d’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies.
« Elise est une combattante de l’Amérique d’abord, incroyablement forte, tenace et intelligente », a justifié celui qui se prépare à revenir à la Maison Blanche en janvier.
Élue au Congrès en 2014 à seulement 30 ans, Elise Stefanik s’est d’abord posée comme une voix modérée. Sa circonscription s’ancrant dans le camp républicain, elle s’est peu à peu affirmée comme pro-Donald Trump.
Elle a fait parler d’elle au plan national par sa défense impétueuse du président lors de sa première procédure en destitution en 2019, puis a refusé de certifier l’élection présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden.
Plus récemment, en décembre 2023, elle a été la protagoniste d’une séquence devenue virale sur les réseaux sociaux, où on la voit interroger de façon extrêmement tendue Claudine Gay, la présidente de l’université Harvard, à propos de slogans pro-Palestiniens entendus sur le campus. Mme Gay avait ensuite démissionné.
Elise Stefanik, ardent soutien d’Israël, a accusé mi-octobre l’ONU de « croupir dans l’antisémitisme ».
Ferme soutien d’Israël
L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, a félicité lundi Mme Stefanik. « À l’heure où la haine et les mensonges remplissent les salles de l’ONU, votre clarté morale résolue est plus nécessaire que jamais », a-t-il écrit.
Dans la vie politique américaine, le poste d’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies sert souvent de tremplin vers des fonctions plus élevées, comme en témoignent les parcours de Madeleine Albright, qui fut ensuite secrétaire d’État sous Bill Clinton, Susan Rice, qui fut conseillère à la Sécurité nationale sous Barack Obama, ou encore George Bush père, qui devint président.
Donald Trump avait lui nommé Nikki Haley à ce poste en 2017, mais il a exclu samedi de la rappeler, elle qui s’est présentée contre lui aux primaires républicaines en début d’année.
Le républicain a également annoncé dimanche soir confier le dossier brûlant du contrôle de l’immigration aux frontières à Tom Homan, un tenant de la ligne dure.
Ex-directeur de l’agence chargée du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE), M. Homan sera chargé de mettre en application la promesse du président élu de réaliser la plus grande opération d’expulsion de migrants illégaux de l’histoire des États-Unis.
Contourner le Sénat
Donald Trump a par ailleurs manifesté sa volonté de contourner les laborieux processus de confirmation, par les sénateurs, des personnes qu’il prévoit de nommer à des postes clés, et ce malgré le fait que les républicains ont repris le contrôle de la chambre haute du Congrès.
Il compte pour cela utiliser une clause qui permet au président de faire des nominations temporaires lorsque le Sénat n’est pas en session.
« Tout sénateur républicain intéressé par le poste convoité du chef de la majorité au Sénat des États-Unis doit être d’accord avec (cette clause), sans laquelle nous ne serons pas en mesure d’avoir des personnes confirmées à temps », a écrit M. Trump, qui sera reçu mercredi à la Maison Blanche par Joe Biden.
Le 45e et bientôt 47e président américain avait procédé jeudi à sa première grande nomination en choisissant une femme, Susie Wiles, pour diriger son cabinet.
Mme Wiles a été l’architecte de la campagne électorale victorieuse du républicain, qui a remporté les sept États-clés, 312 grands électeurs contre 226 pour Kamala Harris, et semble en route pour avoir la majorité du vote populaire.
Les républicains sont également donnés favoris pour remporter avec une courte avance la Chambre des représentants, mais dans certaines circonscriptions, notamment en Californie, le dépouillement n’est toujours pas achevé.