mercredi, décembre 11, 2024

Droit à l’avortement aux États-Unis: du changement dans plusieurs États

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Le droit à l’avortement est sorti renforcé dans plusieurs États américains, dont l’Arizona et le Missouri, lors de référendums organisés mardi en parallèle de l’élection présidentielle, une consultation similaire ayant en revanche échoué en Floride, troisième État le plus peuplé du pays.

La Floride est ainsi le premier État à rejeter par référendum une proposition pour étendre l’accès au droit à l’avortement depuis l’annulation, par la Cour suprême, de la protection fédérale de ce droit en 2022. Le sujet a été mis au centre de la campagne présidentielle par la candidate démocrate Kamala Harris, qui s’est placée en protectrice des droits des femmes face à son rival Donald Trump.

Le républicain, élu dans la nuit, avait profondément remanié la Cour suprême avant que celle-ci ne prenne sa décision historique à l’été 2022. Le Parti démocrate avait par ailleurs misé sur ces scrutins pour mobiliser son électorat et l’inciter à se rendre aux urnes. En Arizona, les électeurs se sont prononcés pour amender la constitution étatique. La proposition rétablit la possibilité de réaliser un avortement jusqu’à la viabilité du fœtus (environ 24 semaines de grossesse) au lieu de 15 semaines actuellement.

Dans le Missouri, le changement sera encore plus marqué: l’État avait en place l’une des interdictions d’avortement les plus strictes du pays, aucune exception n’étant prévue en cas de viol ou d’inceste. Les électeurs de cet État ont approuvé un amendement à sa constitution, afin d’autoriser les interruptions volontaires de grossesse (IVG) jusqu’à la viabilité du fœtus.

En Floride, l’amendement ayant échoué visait également à réinstaurer la possibilité d’avorter jusqu’à la viabilité du fœtus. La limite y est actuellement de six semaines, soit avant que beaucoup de femmes ne réalisent qu’elles sont enceintes. Dans cet État, qui a voté majoritairement mardi pour le républicain Donald Trump à la présidentielle, la mesure devait recueillir 60% de « oui » pour être adoptée, soit le seuil le plus haut des dix États américains où des référendums sur la question étaient organisés mardi.

Selon les médias, 57% des électeurs en Floride se sont prononcés pour la mesure.

« Refus de soins »

« Une majorité d’électeurs floridiens a clairement fait savoir ce soir qu’ils voulaient retrouver leurs droits reproductifs. Mais à cause d’un seuil élevé de 60% et de la campagne de désinformation de l’État, ils doivent continuer à vivre dans la peur, l’incertitude et le refus de soins« , a réagi Nancy Northup, présidente du Center for Reproductive Rights. Dans un communiqué d’une association anti-avortement, Christina Pena, gynécologue à Miami, s’est au contraire félicitée du rejet d’une mesure qui « aurait été désastreuse pour les femmes et les médecins« .

Les défenseurs de l’amendement espéraient que la Floride, entourée d’États très restrictifs sur la question de l’avortement, puisse redevenir un refuge pour les femmes du sud-est des États-Unis. Depuis plus de deux ans, le droit à l’avortement l’avait toujours emporté dans les urnes, même dans des États conservateurs comme le Kansas et le Kentucky.

Presque tous les référendums organisés mardi sur le sujet visent à revenir sur des restrictions ou des interdictions adoptées depuis 2022, ou à consacrer le droit à l’avortement dans des États où il est resté légal.

Le Colorado, New York, et le Maryland sont dans ce deuxième cas, et les référendums qui y étaient organisés ont consacré les droits à l’avortement, selon des médias américains. Après la décision de la Cour suprême en 2022, les États ont retrouvé toute latitude pour légiférer dans ce domaine, et une vingtaine d’entre eux ont depuis mis en place des restrictions partielles ou totales.

Tout au long de sa campagne, Kamala Harris a dénoncé les situations tragiques dans lesquelles certaines femmes se retrouvaient à cause de ces interdictions ou restrictions. Nombre d’entre elles sont obligées de voyager dans d’autres États pour obtenir un avortement, et certaines ont subi de graves complications, les médecins pouvant craindre d’intervenir en cas de fausses-couches ou d’autres problèmes, sous peine d’être accusés de procéder à un avortement illégal.

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