À une semaine de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump et Kamala Harris sont toujours au coude à coude, plus de 41 millions d’Américains ont déjà voté et les sondages donnent une légère avance à Harris promettant une course serrée jusqu’au bout.
Un sondage publié cette nuit donne un avantage de 4 points à Kamala Harris sur Donald Trump avec 51 % des intentions de vote contre 47 % pour l’ancien président. Par ailleurs, Kamala Harris conserve son avance parmi ceux qui ont déjà voté avec 52 % des suffrages, pour Trump c’est 46 %. Cette étude, réalisée par le Cooperative Election Study, revient sur la fracture déjà observée entre les sexes et là, surprise, Kamala Harris devance Donald Trump chez les hommes avec un score de 49 % contre 48 %. Elle bénéficie également d’un large soutien parmi les électrices remportant 53 % des intentions de vote contre 45 % probablement grâce à sa campagne pour l’avortement.
Si l’on affine au niveau des origines ethniques, Donald Trump est en avance chez les électeurs blancs 51 % contre 47 %. Parmi les Afro-Américains, la démocrate domine largement avec un soutien de 77 % d’entre eux contre 21 % pour Donald Trump, tandis que les électeurs hispaniques sont partagés : 58 % pour Harris, 40 % pour Trump, ce qui signifie que le vote latino n’est en rien captif et qu’un nombre non-négligeable de gens qu’on aurait pu imaginer acquis d’avance à la candidate démocrate vont en fait voter Trump.
Alors que l’ancien président martèle de meeting en meeting son opposition radicale à l’immigration et sa volonté de déporter les clandestins. C’est ce qu’on appelle le syndrome des premiers arrivés. Les Latino-Américains qui ont réussi à s’intégrer dans la société des États-Unis redoutent devoir arriver des concurrents sur le marché des emplois peu rémunérés. Trump surfe sur cette peur comme il surfe sur les autres et notamment les questions de sécurité. Son grand meeting dimanche au Madison Square Garden en a été l’illustration. Tout le monde a parlé de la prestation d’Elon Musk, mais bien des trumpistes ont été sensibles à celle du catcheur Hulk Hogan, ou encore aux déclarations de l’influenceur texan Tony Hinchcliffe qui a comparé Porto Rico à une île d’ordure flottante.
Évidemment, en face, on fustige ce discours qualifié de raciste et Trump est désigné une fois de plus comme un fasciste en puissance. Or, ce n’est pas les convaincus qu’il faut convaincre, mais les indécis. Ça ne tient à rien. Trump est donné en tête dans sept des États clés. Dans les autres, les candidats se tiennent à 0,3 %. Le sort de la première puissance mondiale va se jouer à quelques milliers de voix.