L’Institut Météo Copernicus est sans appel. 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée. Elle dépasse ainsi le record de 2023, avec comme conséquence notamment la fonte des glaciers. En Suisse, par exemple, en 24 ans, 38% des glaciers ont disparu. Un phénomène qui s’est accentué cette année.
Le glacier du Rhône est un des plus grands glaciers de Suisse. Aujourd’hui, il a été transformé en immense carrière de pierre. Chaque année, à la même période, Matthias Huss, directeur du réseau suisse de relevés glaciologiques, mesure son volume. Et cette fois, les résultats dépassent l’ententement. « En trois semaines, nous avons perdu cette quantité de glace« , indique le chercheur en montrant une tige enfoncée dans la glace, mais dépassant de la surface de plus d’un mètre. Il y a 21 jours, la glace atteignait le haut de la tige.
Moins 2,5% de masse neigeuse en quelques mois. Cela ne fait qu’empirer. Pour trouver les premiers canyons de glace, il faut désormais s’aventurer beaucoup plus loin dans la montagne. Les températures élevées ne sont d’ailleurs pas les seuls responsables de cette fonte massive. « Une des explications possibles pourrait être le transport de la poussière saharienne dans les Alpes. Le dépôt de ce sable sur la surface de la neige a modifié sa couleur. Et cela a sûrement augmenté la vitesse de la fonte« , explique Matthias Huss.
En 24 ans, 38% du volume de glace a totalement disparu en Suisse. Les hivers riches en neige ne parviennent plus à compenser les canicules estivales. Selon le chercheur, si rien n’est fait pour préserver ces énormes réservoirs d’eau, indispensables en période de sécheresse, ils pourraient s’assécher d’ici la fin du siècle.