Le Venezuela a protesté mardi auprès de l’Union européenne et de l’Espagne pour leur « ingérence », après les déclarations du chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell qualifiant le gouvernement de Nicolas Maduro de « dictatorial » et l’arrestation de deux ressortissants espagnols.
« J’ai remis une note de protestation à la cheffe de la délégation de l’Union européenne, Rachel Roumet, après les déclarations d’ingérence continues du haut représentant Josep Borrell », a publié sur X le vice-ministre des Affaires étrangères pour l’Europe, Coromoto Godoy.
« Nous ne tolérerons plus aucune ingérence (…) L’Union européenne devrait s’occuper de ses problèmes », a-t-il ajouté, postant une photo de sa rencontre avec Mme Roumet.
Dimanche, Josep Borrell, faisant référence au scrutin contesté qui a reconduit le président Nicolas Maduro, avait déclaré à la chaîne de télévision privée espagnole Telecinco: « Au Venezuela, plus de 2.000 personnes ont été détenues arbitrairement après les élections. Le chef de l’opposition a dû s’enfuir. Les partis politiques sont soumis à mille restrictions dans leurs activités (…) Comment appelez-vous tout cela ? Bien sûr, il s’agit d’un régime dictatorial ».
« Ne nous trompons pas sur la nature des choses », a ajouté M. Borrell, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères. « Le Venezuela a convoqué des élections, mais il n’était pas une démocratie avant et il l’est beaucoup moins après ».
Le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Yvan Gil, a qualifié M. Borrell de « porte-parole du mal ».
Mardi, M. Gil a ensuite demandé à l’Espagne, après un entretien téléphonique avec son homologue espagnol José Manuel Albares, de « rectifier immédiatement » sa position.
« Le Venezuela ne tolérera pas une escalade de l’agression et de l’ingérence de l’Espagne, qui est devenue ces dernières années un refuge pour les terroristes et les criminels liés au fascisme dans notre pays », a écrit M. Gil sur sa chaîne Telegram.