Impressionnées par « le courage » de Gisèle Pelicot, droguée par son mari puis violée par des dizaines d’hommes jugés à Avignon, des milliers de personnes ont manifesté samedi en France leur soutien aux victimes de violences sexuelles, pour que « la honte change de camp ».
« On est toutes Gisèle », « violeur on te voit, victime on te croit », « tu n’es pas seule », ont scandé régulièrement plus de mille manifestantes et manifestants réunis à Paris, place de la République.
A Marseille, plusieurs centaines de personnes – plus de 1.000 selon les organisateurs -, se sont rassemblées devant le palais de justice accrochant une banderole « Pour que la honte change de camp ».
A l’autre bout de la France, à Rennes, de 200 à 400 personnes arboraient des pancartes avec le même slogan ou « protège ta fille, éduque ton fils », « Gisèle on t’aime ».
L’appel à se rassembler avait été lancé avec une affiche montrant le visage de Gisèle Pelicot, coupe au carré et lunettes rondes, dessiné par la graphiste belge « Aline Dessine » aux 2,5 millions d’abonnés sur Tik Tok.
Car en acceptant que le procès de son mari et des cinquante hommes qu’il avait recrutés sur internet pour la violer alors qu’elle était inconsciente, soit public, cette femme de 71 ans a soulevé une puissante vague de soutien aux victimes de viols et agressions sexuelles.
Partout, les manifestants ont exprimé le souhait que ces sujets ne soient plus tabous, alors que dans une autre affaire récente, des accusations d’agressions sexuelles longtemps tues visent aussi l’abbé Pierre depuis juillet.
L’appel a dépassé les frontières de l’Hexagone. A Bruxelles, quelque 250 personnes ont manifesté sur la place Poelaert, devant le palais de justice de la capitale. Un rassemblement a également eu lieu à Liège.