L’impact financier de la grève lancée vendredi sur les sites de Boeing situés dans le nord-ouest des Etats-Unis, en particulier les usines d’assemblage du best-seller 737 et du 777, menace la reprise du groupe, a déclaré Brian West, directeur financier de l’avionneur.
« La grève va affecter la production, les livraisons et les activités, et elle va menacer notre reprise », a-t-il dit lors d’une conférence organisée par une banque, ajoutant que cela dépendrait de la durée du débrayage.
Plus de 33.000 syndiqués de l’avionneur dans la région de Seattle – sur quelque 170.000 employés du groupe – ont rejeté jeudi à 94,6% le projet de nouvelle convention collective annoncé le 8 septembre et ont approuvé à 96% un débrayage, qui a débuté à minuit.
Selon M. West, la direction de Boeing est « déçue » par ce rejet.
« A l’origine, nous étions assez ravis: nous étions parvenus à un accord de principe inédit qui était soutenu de manière unanime par la direction du syndicat » des machinistes IAM-District 751, a ajouté M. West.
« Mais, au fil des jours, il est devenu très clair (…) que l’offre ratait le coche avec nos employés syndiqués », a-t-il poursuivi, évoquant une « déconnexion » entre la direction du syndicat et ses adhérents.
Boeing souhaite désormais retourner rapidement à la table des négociations pour « boucler un accord », a affirmé M. West, indiquant que le nouveau patron Kelly Ortberg s’était rendu cette semaine dans les usines concernées pour discuter directement avec les ouvriers.
« La grève injecte tellement d’incertitudes » que Brian West s’est refusé à toute prévision financière pour 2024 et 2025, en particulier concernant l’ampleur de la fonte des liquidités du groupe.
« Notre principale priorité est de nous concentrer complètement sur des mesures pour préserver nos liquidités », a-t-il relevé, reconnaissant que la situation était « très complexe ».