La puissante centrale syndicale israélienne, la Histadrout, a décrété une « grève générale » pour lundi afin de forcer le gouvernement de Benjamin Netanyahu à parvenir à un accord pour la libération de la centaine d’otages toujours retenus par le Hamas à Gaza.
« Nous devons faire cesser cet abandon des otages (…) Demain à 06h (3h GMT), toute l’économie israélienne sera en grève générale« , a lancé dimanche lors d’une conférence de presse le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David.
« A 8h, l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront« , ajoute un communiqué de la Histadrout.
L’annonce dimanche par l’armée israélienne de la découverte des corps de six nouveaux otages morts dans un tunnel de la bande de Gaza a provoqué stupeur et colère en Israël. Aucun de ces otages n’avait jusqu’ici été déclaré mort.
L’attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte à partir de données officielles. Au cours de cette attaque, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées dans le territoire palestinien. 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.
Le Forum des familles d’otages a appelé les Israéliens à manifester dimanche soir à Tel-Aviv pour réclamer « un blocage total du pays et un accord pour la libération des otages« .
« Otages négligés »
« Cela fait onze mois que (les) otages sont négligés« , martèle le collectif. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a également appelé la Histadrout, « les municipalités et les employeurs » à la « grève générale » sur sa page Facebook.
« Ils étaient en vie« , le Premier ministre israélien Benjamin « Netanyahu et son cabinet de la mort ont décidé de ne pas les sauver. Il reste des otages vivants, on peut encore obtenir un accord« , a ajouté M. Lapid.
Le chef de l’opposition faisait référence à un vote jeudi du cabinet entérinant une condition israélienne, posée comme préalable à un accord et que le Hamas et l’Egypte rejettent en bloc.
« Il faut que nous parvenions à un accord, c’est le plus important« , a martelé dimanche M. Bar-David, déplorant que la situation « ne progresse pas à cause de considérations politiques. Et cela est inacceptable« .
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a réclamé dimanche « une réunion immédiate du cabinet pour revenir sur cette décision« , en référence au vote du cabinet jeudi dernier.
« Il est trop tard pour les otages abattus de sang-froid, il faut que nous ramenions les otages qui se trouvent encore aux mains du Hamas« , a-t-il poursuivi.
La chaîne de cinémas Lev a annoncé dimanche fermer ses salles en « soutien » aux familles des otages.
Plusieurs chaînes de restaurants ont également annoncé fermer leurs portes dimanche soir.
Les représailles israéliennes à l’attaque du Hamas ont fait depuis le 7 octobre au moins 40.738 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, en majorité des femmes et des mineurs selon l’ONU.