lundi, avril 29, 2024

Biographie d’El Hadji Cheikhna Aïdara, une grande figure de l’islam au Fouladou

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El Hadji Chérif Cheikhna AÏDARA, 2ème Khalif Général de la Famille Chérifienne de Saré Mamady, l’Honorable et le Vénérable Défunt Guide Religieux

El Hadji Chérif Cheikhna AÏDARA naquit vers 1935 à Diadoudicounda, village situé dans l’actuelle commune de Dioulacolon, à environ 11 km de Kolda.

Fils unique de son père, feu Chérif Mouhamad Limame AÏDARA, il lui a été donné le prénom de son illustre arrière grand – père Cheikhna Mouhamed Fadel Elkébir. Il expérimenta très jeune le sens des responsabilités en se mariant à l’âge de 22 ans. Au total, il fut marié à quatre épouses qui lui donnèrent dix-sept enfants dont huit garçons et neuf filles.

Fidèle à la légende chérifienne dans la science mystique, Chérif Cheïkhna AÏDARA sentit venir la fin de ses jours et fit revenir d’urgence son fils aîné, EL Hadji Chérif Alhaïba AÏDARA des ÉtatsUnis d’Amérique où ce dernier était en déplacement. Sans hésitation aucune, celui-ci accourût à son chevet à Dakar où les deux hommes allaient s’enfermer des heures durant pour un interminable entretien ou plutôt un tête-à-tête de « passation de service », en quelque sorte, au khalifat de la Famille chérifienne de Saré Mamady. Au terme de ces moments mythiques entre les deux érudits, le vieux et sage Chérif Cheïkhna s’éteignit le mardi 19 août 2008 à Dakar comme il naquit et comme il vécut, autrement dit, dans l’humilité absolue et dans la discrétion totale dont seuls les grands en sont capables.

Cependant, avant de partir à jamais, il laissa quelques fortes recommandations de haute facture à son héritier en chef, EL Hadji Chérif Alhaïba AÏDARA, et l’une d’elles valait son pesant d’or : à savoir que son corps ne devait pas dormir à Dakar pour quelques motifs que ce soit. Sa volonté fut exaucée séance tenante puisqu’il fut ramené à Kolda en fin d’après-midi en dépit de l’heure tardive de son extinction, 15 heures. A cet effet, son fils avait pris toutes ses dispositions pour louer un avion. Cela étant, en très peu de temps, il recevra quatre propositions d’avion à titre gracieux pour acheminer son défunt père à Kolda. Le lendemain, le mercredi 20 août 2008, il fut porté à sa dernière demeure à Saré Mamady, auprès de son propre père, devant la Mosquée chérifienne où sera érigé le mausolée dans lequel il repose en paix aujourd’hui.

Auprès de son illustre père, Chérif Cheïkhna AÏDARA suivit ses études à l’ancienne, à savoir dans la rigueur, l’humilité et l’abnégation totale. C’est ainsi qu’il ira jusqu’à parfaire sa formation coranique, religieuse et anthropologique dans le sillage salutaire de son guide et maître qui n’est autre que son père.

Epris de bon sens, d’engagement social et sociétal en faveur de la paix et de l’humanisme, il mena des missions de bons offices en sa qualité de grand diplomate en œuvrant activement dans le cadre du raffermissement des liens entre les peuples de la Guinée Bissau, de la Gambie, de la Mauritanie et du Sénégal. Par ses remarquables talents en diplomatie, il s’est pleinement investi en faveur de la concorde et de la paix des cœurs entre les peuples de la sous-région. En authentique fédérateur de l’intégration sous – régionale, il avait fait de la non-violence son cheval de bataille dans les périples qu’il entreprendra à cet effet.

 De plus, il mit pleinement sa fibre diplomatique au service du dialogue islamo-chrétien. D’ailleurs, il en a fait un sacerdoce et cela s’est rapidement traduit sur le terrain par l’excellente qualité de ses relations avec Monseigneur Jean Pierre Bassène, le remarquable Évêque de Kolda. La reconnaissance de son engament a été observée au plus haut sommet de l’État de manière constante par le président Abdou Diouf qui l’a reçu à plusieurs reprises manifestant ainsi l’immense respect et la haute estime qu’il avait pour cet apôtre de la paix et de la non-violence.

Fervent partisan des valeurs de la transmission des savoirs, de l’islam et des sciences islamiques, de la culture, des connaissances anthropologiques, de la sagesse de l’existence etc., Chérif Cheïkhna AÏDARA enseigna tout cela en formant en enseignement coranique et religieux des centaines de talibés à travers la Casamance naturelle, la Gambie et la Guinée Bissau. Aujourd’hui, il est très fréquent de rencontrer ses nombreux disciples lorsque l’on sillonne ces localités. Dans le même ordre d’idées, il animera des dizaines de conférences religieuses notamment sur la paix, le développement, l’intégration etc. au Sénégal et dans les pays de la sous-région.

 Par ailleurs, il fut un authentique homme de la terre, un fin connaisseur des techniques de l’agriculture de nos aïeux pour en avoir fait un outil de développement véritable. Ainsi, il fut un grand producteur agricole doublé d’un grand éleveur à succès connu et reconnu pour cela. S’il faut un seul mot pour le qualifier dans ce domaine, on peut dire que c’était un Bâtisseur.

Concernant son héritage immatériel, il institua l’organisation de la Ziarra annuelle à Saré Mamady en hommage à la vie et à l’œuvre de son auguste papa, El Hadji Chérif Mouhamad Limame AÏDARA qui démarrera avec plus d’une centaine de Dahiras venant de partout du Sénégal, de la sous-région, de l’Europe et les États-Unis. Aujourd’hui, la Ziarra annuelle de Saré Mamady est devenue une véritable institution dans le paysage religieux de la sous-région

. Guide religieux exemplaire, il effectuera son grand pèlerinage à la Mecque à deux reprises, en 2002 et en 2007.

 En fin, Chérif Cheïkhna AÏDARA a eu de son vivant 265 homonymes dont 2 filles auxquels s’ajouteront 27 autres homonymes obtenus à titre posthume, soit 292 au total.

Par Chérif Alhaiba Aidara

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