De passage à Bruxelles pour le sommet européen, le très controversé Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, nous a accordé une courte interview. Il estime que les problèmes pour lesquels le monde agricole manifeste ne seront jamais résolus par les dirigeants actuels. Sa proposition: les changer « tous ».
« La Commission européenne devrait représenter les intérêts des agriculteurs européens, et ne pas représenter les intérêts des agriculteurs ukrainiens contre ceux européens », lance l’homme politique, coutumier des bras de fer avec ses partenaires.
Arrêter d’importer des produits ukrainiens? « Certainement. Nous devons arrêter. Les conditions de la culture de la terre et l’agriculture ne sont pas les mêmes. Les réglementations en Ukraine sont très faibles, en Europe, très élevées. Ça génère beaucoup de dépenses. C’est tout simplement de la concurrence déloyale. »
Quand on demande à Viktor Orbán ce que peuvent faire les dirigeants dès lors, il répond: « Ils devraient rentrer chez eux et nous devrions avoir un nouveau leadership, ici, à Bruxelles. Nous avons besoin d’un changement total. Ces dirigeants ne prendront jamais de bonnes décisions pour les agriculteurs. »
Il précise qu’il ne s’attaque pas uniquement à Charles Michel, président du conseil ou à Ursula von der Leyen, présidente de la commission, mais bien à « tout le monde ». Il continue: « Nous avons besoin d’un nouveau parlement après les élections européennes de juin. » Quant à lui, il partira aussi « si les Hongrois le décident ».
C’est dans un contexte particulier que Viktor Orbán se trouve dans notre capitale. Au sommet européen, c’est un nouveau match qui s’annonce entre le Premier ministre hongrois et les 26. En décembre dernier, il a mis son veto à un soutien de 50 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine. Depuis, les discussions n’ont pas beaucoup avancé.