Près de 40% des chefs d’entreprises belges cotées en bourse ont reçu en 2022 une rémunération inférieure à celle de l’année précédente, indique l’étude salariale annuelle de la Vlerick Business School consacrée aux rémunérations des chefs d’entreprises. « Contrairement aux États-Unis, les salaires les plus élevés en Belgique et en Europe n’augmentent pas de manière continue », révèle l’étude publiée mercredi.
Malgré cette baisse pour certains PDG, la rémunération médiane, soit le salaire incluant les primes, des chefs d’entreprises belges a atteint 919.559 euros en 2022, soit une augmentation par rapport aux 873.609 euros enregistrés en 2021. La rémunération médiane des patrons du Bel-20 – les 20 plus grandes sociétés boursières à Bruxelles – a grimpé à 2.201.216 euros, soit près de 70.000 euros de plus qu’un an plus tôt. Les rémunérations de tous les chefs d’entreprises ne sont toutefois pas toutes en hausse et évoluent selon la rentabilité de la société concernée.
Les rémunérations les plus élevées dans le monde sont toujours réservées aux patrons des plus grandes entreprises, mais le pays dans lequel ces sociétés sont situées a également une influence, pointe l’étude. Au niveau international, les PDG belges perçoivent cependant beaucoup moins que leurs collègues britanniques et allemands, confirme le professeur Xavier Baeten de la Vlerick Business School. Les entreprises du Bel-20 ressentent cette pression à la hausse exercée par leurs homologues internationaux, mais en général, les PDG belges « ne sont pas grassement payés ».
Cette année, les chercheurs ont également étudié la manière dont les entreprises déterminent les primes. À court terme, il s’agit principalement de mesures financières. Par contre, les indicateurs environnementaux ne sont pas encore beaucoup pris en compte. Ainsi, 6% des entreprises à peine ont inclus une mesure liée aux émissions de CO2. « Un constat quelque peu douloureux à l’heure de la COP28 », analyse Xavier Baeten.