Des représentants du parti au pouvoir en Espagne, le PSOE, et le parti catalan Junts du séparatiste Carles Puigdemont ont démarré samedi en Suisse des négociations autour d’une résolution du conflit entre les autorités espagnoles et les indépendantistes catalans, rapportent plusieurs médias espagnols.
Des négociateurs des deux partis ont été aperçus la veille à leur arrivée à Genève. Aucune annonce officielle n’a toutefois été faite d’une part comme de l’autre, ont rapporté la télévision publique espagnole RTVE et le quotidien El País.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait accepté ces négociations afin de s’assurer les votes du parti Junts de M. Puigdemont pour sa reconduction à la tête du gouvernement sur approbation du Parlement espagnol, voici deux semaines.
Le leader du groupe indépendantiste souhaite que la Catalogne fasse sécession de l’Espagne, tandis que le chef du gouvernement espagnol souhaite désamorcer le conflit par le dialogue.
Junts a insisté pour que les pourparlers avec le PSOE soient menés en collaboration avec une organisation neutre. La RTVE a indiqué qu’il s’agirait du centre suisse Henri Dunant pour le dialogue humanitaire, réputé dans ce domaine après avoir notamment suivi la dissolution de l’organisation terroriste basque ETA en Espagne.
Selon les médias locaux, ces discussions autour de la Catalogne ont eu lieu en dehors de l’Espagne afin que M. Puigdemont, qui vit en exil en Belgique, puisse y assister en personne. En Espagne, il risque d’être arrêté pour avoir tenté d’imposer la séparation de la Catalogne de l’État espagnol en organisant un référendum illégal sur l’indépendance de la région en 2017.
Pedro Sánchez a également promis à Junts et au deuxième parti séparatiste catalan ERC une amnistie en échange de sa réélection, une décision qui doit encore être approuvée par le Parlement espagnol. Cette promesse a causé de nombreuses manifestations en Espagne.