La Finlande a annoncé mardi qu’elle envisageait de restreindre le trafic frontalier voire de fermer ses points de passage avec la Russie, après une hausse du nombre de passages de migrants illégaux.
Le Premier ministre Petteri Orpo a estimé que la Russie laissait délibérément les migrants franchir la frontière en dépit de l’absence de papiers valides, suggérant qu’il s’agissait d’une tentative pour déstabiliser son voisin.
« Cela semble être une décision délibérée », a-t-il dit. « Le message du gouvernement est clair, nous voulons assurer la sécurité de nos frontières. »
La Finlande partage une frontière de 1.340 kilomètres avec la Russie.
Le Kremlin avait promis en avril de prendre des « contre-mesures » après l’adhésion de la Finlande à l’Otan, qualifiant l’élargissement de l’alliance occidentale d' »atteinte à la sécurité » de la Russie.
La ministre de l’Intérieur finlandaise Mari Rantanen a déclaré à des journalistes mardi que le gouvernement avait décidé que « le ministère de l’Intérieur allait préparer une proposition de mesures de restriction » en vertu de la loi sur les passages aux frontières.
« Le gouvernement peut décider de restreindre le trafic frontalier ou de fermer des points de passages », ajoute la ministre.
Le nombre de demandeurs d’asile à la frontière est reste « relativement bas mais il a augmenté de façon significative sur une courte période », a-t-elle ajouté.
Les gardes-frontières ont recensé 39 personnes arrivées à la frontière sud-est lundi, soit plus que les 34 enregistrées sur l’ensemble de la semaine passée.
Les migrants venant du Proche-Orient et d’Afrique sont plus nombreux, a dit Mikko Lehmus, responsable de l’unité d’analyse des gardes-frontières finlandais.
L’Irak, la Somalie et le Yemen sont les trois principaux pays d’origine des arrivants sans papiers, a dit Lehmus, qui a constaté ce changement de profil « à la fin de l’été ».