Le président sierra-léonais Julius Maada Bio a accusé vendredi les Etats-Unis d’avoir fait pression sur lui pour qu’il interfère dans le comptage des voix lors des élections de juin dernier ayant mené à sa réélection, une déclaration contrastant avec l’évaluation des observateurs internationaux.
« C’est au moment venu d’annoncer les résultats de l’élection que les problèmes ont commencé », a déclaré vendredi M. Bio lors d’un événement à l’Université américaine de Washington où il prenait la parole.
La commission électorale nationale « avait colligé les données, fait ses calculs (…) et là les Etats-Unis m’ont demandé d’empêcher (la commission, nldr) d’annoncer les résultats. Alors je ne sais pas qui accuse qui d’interférence », a-t-il ajouté.
« J’ai refusé de le faire, et j’ai dit que je n’ai jamais appelé cette institution (la commission) et que je n’allais pas le faire maintenant », a-t-il ajouté, disant respecter « l’indépendance » de cet « organisme semi-autonome ».
Julius Maada Bio, 59 ans, a été réélu en juin dernier dans un scrutin critiqué par l’opposition et les observateurs étrangers.
Des observateurs internationaux ont noté « des incohérences statistiques » entre les résultats partiels et les résultats définitifs et dénoncé « le manque de transparence » dans le processus de dépouillement, tout en appelant au dialogue pacifique pour régler les différends.