Un grand pas a été franchi dans la lutte contre les mariages d’enfants, les mariages forcés et l’excision dans le Fataoro et le le Kamako. Cette performance est le résultat de la charte villageoise, une initiative de Enda Jeunesse Action Kolda mise en œuvre entre 2017 et 2021 au moyen du projet dénommé « Son Choix » exécuté dans l’arrondissement de Saré Bidji,
C’est madame Coumba Boye Sy qui en fait la révélation. Elle est la responsable du bureau régional de cette ONG qui s’active dans la protection des enfants et des jeunes filles à Kolda. A en croire madame Sy, « les communautés bénéficiaires ne nous ont plus signalé de cas dans ces contrées ». Dans ces localités, l’arrivée du centre conseil pour adolescents a permis de pérenniser les acquis avec la mise en place des clubs de jeunes filles au dynamisme salué par les acteurs du comité local de protection des enfants.
«Le mariage d’enfants et le mariage forcé ne sont pas permis par le religion »
En plus de l’argumentaire sanitaire utilisé pour contrer ces pratiques néfastes, la position des religieux a été aussi « déterminante » dans l’appropriation et l’acceptation de cette charte par les communautés villageoises signataires. Selon madame Sy, des guides religieux locaux ont été mis à contribution pour sensibiliser les communautés finalement convaincues de l’interdiction, par l’islam, du mariage forcé et des enfants. Il en a résulté un changement de comportement chez ces communautés. Ainsi, dans la localité, alors, adepte de ces pratiques ancestrales jugées néfastes où il a été encouragé leur abandon, on constate que la situation est en train de changer dans le sens souhaité par les acteurs de la protection, a informé pour s’en féliciter la cheffe du bureau Enda Jeunesse Action Kolda
La promotion de la scolarisation des filles et de l’enregistrement systématique à l’état civil parmi les bons points de la charte villageoise
L’abandon des mariages d’enfants a eu comme conséquence directe le maintien des filles à l’école. Bénéficiant d’une protection plus accrue grâce à cette charte, les jeunes filles sont accompagnées dans leur cursus scolaire par des « boutiques scolaires » qui leur facilitent l’accès aux fournitures pour poursuivre leurs études.
Il y a, en plus, la mise en œuvre de stratégies innovantes pour promouvoir l’enregistrement des enfants à l’Etat Civil. L’opération a permis de régulariser plus de « 1000 enfants sans papiers » exposés à l’abandon de l’école, faute d’extrait naissance. « De nos jours, on est arrivé à faire de l’enregistrement systématique une réalité dans la zone grâce à ce projet et sa charte villageoise », témoigne madame Sy.