Le Directeur du Centre de guidance infantile et familiale plaide pour une prise en charge holistique des préoccupations des jeunes filles afin qu’elles puissent réussir dans la vie et devenir demain des actrices de développement du pays
Le Pr Serigne Mor Mbaye a fait ce plaidoyer lors d’un forum de sensibilisation des adolescentes sur la santé reproductive et les violences basées sur le genre organisé à l’hôtel de ville de Kolda, ce samedi 22 juillet, en présence du procureur près le tribunal de grande instance de kolda et du commissaire de police.
Cette activité qui a enregistré la participation de plus de 200 filles issues de milieux défavorisés, entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme intégré de lutte contre les VBG et de renforcement de la prise en charge psychosociale et sanitaires des adolescentes dans les régions de Dakar, Kaolack et Kolda.
Pour cet universitaire psychologue clinicien de formation, l’Etat et ses partenaires ont déployé beaucoup de moyens pour apporter des solutions à ces problématiques. Cependant, d’après l’état des lieux fait sur les VBG, on note encore des difficultés qui font qu’au Fouladou « les jeunes filles souffrent encore du phénomène des mariages et des grossesses précoces » entre autres violences, a-t-il déploré.
Se prononçant sur les leviers à actionner pour éradiquer les abus et violences sexuels, Monsieur Mbaye reste convaincu que ce ne sont pas les étrangers qui viendront régler cette question. D’où son plaidoyer à l’endroit des autorités locales afin qu’elles puissent prendre à bras le corps ce problème et bâtir un avenir meilleur pour les adolescentes. Il insiste que « les collectivités territoriales doivent accepter de mettre plus de ressources dans la protection des jeunes filles ».
En ce qui concerne la prise en charge des victimes de violences, Pr Serigne Mor Mbaye a salué le travail en synergie mené par les acteurs au sein des CDPE. Il se félicite également du niveau de connaissance des jeunes filles sur la santé de la reproduction qui, selon lui, est le fruit de campagnes de sensibilisation et de formations organisées avec l’appui des services techniques, des ONG et des partenaires.
Toutefois, le psychologue regrette « la médiation traditionnelle » devenue monnaie courante. A l’en croire, « cette médiation dessaisit souvent la victime de son drame et protège le violeur ».
ismaila.mansaly@koldanews.com