jeudi, avril 25, 2024

Le procès du calvaire d’une adolescente s’ouvre à Nanterre: 3 femmes accusées d’avoir séquestré et prostitué une jeune fugueuse

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Près de dix ans après les faits, trois femmes comparaissent à partir de ce lundi devant la cour d’assises de Nanterre pour avoir séquestré, frappé et prostitué une jeune fugueuse de 15 ans. Trois hommes, accusés d’avoir eu des relations sexuelles non consenties avec la jeune fille, sont jugés à leurs côtés pour viol.
 

Pendant trois jours d’avril 2014, Danaé K., Wendy H. et Christel W., à l’époque âgées de 21, 22 et 43 ans, sont accusées d’avoir retenu la victime dans un appartement de Meudon (Hauts-de-Seine), l’obligeant sous la menace de coups à avoir des relations sexuelles avec des hommes contactés à cet effet.

D’après l’enquête, l’adolescente, originaire de Seine-Maritime, avait rejoint lors d’une fugue d’anciennes amies, Wendy H. et Danaé K., en région parisienne. Elle avait raconté s’être disputée avec elles par le passé pour une « histoire de garçon ».

Elle souhaite que les crimes d’une indéniable violence soient fermement condamnés

Dans un bar, les trois mises en cause ont, selon l’accusation, poussé l’adolescente à embrasser un homme rencontré sur place, avant, une fois rentrées au domicile de Christel W., de la forcer à avoir une relation sexuelle avec lui. Elles ont par la suite réclamé quelques dizaines d’euros à Mahfoudh M., âgé de 32 ans à l’époque des faits.

Pendant les jours suivant, la jeune victime a, toujours selon l’accusation, reçu coups et humiliations des trois accusées, qui ont surveillé et parfois filmé les relations sexuelles auxquelles elle était contrainte.

« Ma cliente attend depuis presque dix ans que son statut de victime soit reconnu. Elle souhaite que les crimes d’une indéniable violence, commis par des adultes ayant pour certains plus du double de son âge, soient fermement condamnés », a déclaré Me Clément Diakonoff, avocat de la victime, partie civile. Les six accusés comparaissent libres sous contrôle judiciaire.

La police alertée après un coup de téléphone 

Mouloud B., 23 ans à l’époque, a reconnu avoir rémunéré les accusées « 100 euros », affirmant face aux enquêteurs que la jeune fille était consentante et qu’il la pensait majeure. Raymond A., 37 ans à l’époque, nie les faits qui lui sont reprochés. 

Les trois accusées avaient expliqué lors de l’enquête avoir poussé l’adolescente à avoir des relations sexuelles tarifées afin de rembourser le coût d’un serrurier, appelé selon elles « par sa faute ». 

La police avait été alertée par un coup de téléphone de l’une des accusées à une connaissance de la victime, à qui elle avait dit prévoir de la « faire tourner dans des caves ». 

La victime souffrait, après trois jours de séquestration, d’un oedème au visage, d’une plaie au tympan, d’hématomes sur les bras et les fesses et de lésions gynécologiques.
Les accusées sont renvoyées devant la cour d’assises pour séquestration « avec torture ou actes de barbarie ».

« Ma cliente exprime aujourd’hui beaucoup de regrets »

Plusieurs avocats de la défense regrettent de voir le procès s’ouvrir plus de neuf ans après les faits, alors que leurs clients ont « changé de vie » et « évolué ». « Ma cliente exprime aujourd’hui beaucoup de regrets, elle a avancé sur beaucoup de choses. Elle vit désormais loin de la région parisienne, reçoit des soins », a expliqué Me Quentin Dekimpe, avocat de Christel W.

« Ce dysfonctionnement judiciaire reflète l’état de la justice en France. Et qui en pâtit? La victime d’abord, qui pendant dix ans avait le procès en tête. Et puis les accusés qui ont cette épée de Damoclès au-dessus de la tête », a affirmé Me Stéphane Maugendre, conseil de Mouloud B.

Le verdict est attendu le 9 juin.
 

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