Le drapeau européen, qui flottait sous l’Arc de Triomphe pour le début de la présidence française de l’UE, a été retiré dans la nuit de samedi à dimanche conformément au programme initial, a assuré l’Élysée à l’AFP pendant que l’extrême droite revendiquait une « victoire patriotique ».
« Le drapeau européen a été enlevé dans la nuit, conformément au timing prévu », a indiqué l’Élysée, ajoutant qu’il était prévu qu’il « reste au vent le 31 décembre et le 1er janvier pour marquer le coup d’envoi symboliquement de la PFUE, au même titre que l’illumination en bleu de plusieurs monuments » en France.
Mais Marine Le Pen a salué « une belle victoire patriotique », estimant que « le gouvernement (avait) été obligé de retirer le drapeau de l’Union européenne de l’Arc de Triomphe ». « Merci à la mobilisation massive de tous les amoureux de la France et de la République pour faire reculer Emmanuel Macron », a insisté la candidate du Rassemblement national sur Twitter.
La veille, elle avait annoncé qu’elle déposerait « dans les prochains jours » un recours devant le Conseil d’État, accompagné d’une demande « de suspension, en référé » de ce « véritable attentat à l’identité de notre Patrie ». L’autre candidat d’extrême droite, Éric Zemmour, mais aussi la candidate LR Valérie Pécresse avaient également critiqué l’installation du drapeau de l’UE, à moins de 100 jours de la présidentielle.
L’adversaire malheureux de Mme Pécresse aux primaires de la droite, Eric Ciotti, a quant lui qualifié Emmanuel Macron de « président déraciné » qui « n’aime pas la France ». « Ne mettre que le drapeau européen sur la tombe du soldat inconnu » était « une faute », a-t-il insisté sur RTL/LCI/Le Figaro.
A la mi-journée, le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune a réagi avec force, accusant même l’opposition de mensonges et niant toute « reculade ».
« Nous n’avons jamais retiré le drapeau français. Le grand pavois figure pour les grandes cérémonies, tout seul. Le drapeau européen a été installé là où il n’y avait rien », a-t-il expliqué lors de l’émission « Questions Politiques » de France Inter, France TV et Le Monde.
Le gouvernement « n’a aucune leçon de patriotisme à recevoir de Mme le Pen, de Monsieur Zemmour ou de Mme Pécresse, qui devient une photocopieuse de l’extrême-droite », a ajouté Clément Beaune.
Interrogée pour savoir si l’exécutif avait accéléré le mouvement face aux critiques, une source gouvernementale a assuré dimanche à l’AFP que cela n’avait « rien à voir » et qu’il était prévu dès le départ que le drapeau européen soit installé seulement pour le 31 décembre et le 1er janvier.
Clément Beaune a attribué l’horaire de retrait du drapeau à l’organisation des équipes du Centre des bâtiments nationaux. « Il n’y a eu aucune reculade, aucun changement », a-t-il martelé. « Nous sommes cohérents, nous assumons l’Europe, ça n’enlève rien à l’identité française ».
Pour leur part les dizaines de monuments illuminés en bleu, dont la Tour Eiffel et le Palais de l’Élysée, le resteront sept jours.