samedi, mai 4, 2024

Bras de fer post-Brexit sur Irlande du Nord: Londres presse l’UE de répondre rapidement

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Le gouvernement britannique a réitéré lundi sa menace de suspendre unilatéralement les dispositions douanières post-Brexit spécifiques à l’Irlande du Nord et demandé à l’UE une solution rapide.

Dans un discours prononcé lors du congrès du parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson, le secrétaire d’Etat chargé du Brexit David Frost a loué la « Renaissance britannique » amorcée grâce au Brexit après « le long cauchemar de l’appartenance à l’UE », au moment où le Royaume-Uni fait face à de multiples crises et problèmes d’approvisionnement, notamment de carburant.

A la tribune, David Frost a exhorté l’UE à être « ambitieuse », « ça ne sert à rien de faire du bricolage », a-t-il dit, « nous avons besoin d’un changement important ».

« Nous ne pouvons pas attendre pour toujours. Sans accord sur une solution rapide, nous devons agir en utilisant le mécanisme de sauvegarde de l’article 16 », « cela pourrait être finalement la seule manière de protéger notre pays, notre peuple, notre commerce, notre intégrité territoriale, le processus de paix », a-t-il affirmé.

L’article 16 permet de passer outre certaines dispositions de l’accord en cas de « graves difficultés économiques, sociétales ou environnementales ».

Engagé dans un bras de fer avec l’UE, le gouvernement de Boris Johnson demande la renégociation du protocole nord-irlandais lui-même, demande rejetée par Bruxelles, qui dit néanmoins être ouverte à des négociations sur la mise en oeuvre du texte.

L’UE doit répondre aux propositions britanniques, « mais de ce que j’entends, je m’inquiète que nous n’obtenions pas une réponse qui permette les changements significatifs dont nous avons besoin », a déclaré David Frost.

Pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, et ainsi préserver la paix, le protocole nord-irlandais âprement négocié dans le cadre du Brexit crée de fait une frontière douanière entre la province britannique, qui bénéficie toujours du marché unique européen, et l’île de Grande-Bretagne.

Mais ce texte, à l’origine de vives tensions en Irlande du Nord, est conspué par les unionistes, attachés au maintien de la province au sein du Royaume-Uni. Ils l’accusent de perturber les approvisionnements du territoire et de créer une frontière en mer d’Irlande entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord.

Dans son discours, David Frost a accusé l’UE d’avoir « la main lourde » et d’être à l’origine de « l’effondrement du soutien transpartisan au protocole ».

Selon lui, « le protocole lui-même sape l’accord du vendredi Saint », qui a mis fin en 1998 à trois décennies sanglantes entre républicains favorable à l’unification de l’Irlande et unionistes attachés au maintien de la province au sein du Royaume-Uni.

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