Vingt personnes sont renvoyées devant la cour d’assises spéciale de Paris pour être jugées à partir du 8 septembre pour les attentats du 13 novembre 2015. L’occasion pour François Molins, procureur de Paris de l’époque, de revenir sur la nuit où tout a basculé.
Il est 21h30 le soir du 13 novembre 2015 quand François Molins est informé d’une explosion aux abords dans le Stade France. Il allume sa télé et comprend. « Je me suis dit qu’on y était, que la menace d’attentat terroriste de grande ampleur qu’on redoutait depuis des mois venait de se réaliser et qu’on était en plein dedans. »
Le patron du Parquet de Paris saisit les services d’enquête et se rend sur les terrasses. « J’ai dû arriver vers 10h15-10h30 sur les terrasses. Il y a les scènes de tout ces gens couchés sur les trottoirs, à l’intérieur des bars mais surtout sur les terrasses. Je vous rappelle qu’il faisait chaud ce soir-là. Il y a beaucoup de monde sur les terrasses. Ce sont des visions dantesques. Tous ces gens couchés sans vie sur les trottoirs devant les bars. Après dans le Bataclan, c’est abominable. »
« C’est vraiment une exécution coup par coup »
Au Bataclan, la prise d’otage se poursuit. « On est vraiment aux premières loges. En termes de mouvements, on voit tout. Le chemin de sortie de toutes les grappes humaines, il n’y a pas d’autres mots, qui sortent du Bataclan à moitié nues. »
Pudiquement, François Molins évoque la bande son de cette soirée : « On entend très bien le discours des terroristes, les cris des victimes. Les coups qui ne sont pas par rafales. C’est vraiment une exécution coup par coup. Quand on a vu et qu’après on entend, c’est particulièrement abominable. »
François Molins n’assistera pas au procès par délicatesse envers ses collègues dit-il. Mais il suivra les débats de près.