mardi, mars 19, 2024

Enjeux des élections locales : Macky Sall face à ses démons

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Si l’unité de façade affichée jusqu’ici par l’opposition est partie pour être mise à rude épreuve, le Président Macky Sall quant à lui, devra batailler fort pour venir à bout de ses propres démons, partis pour lui compliquer la tache aux locales du 23 janvier 2022 prochain, dans beaucoup de zones stratégiques.

Moult fois reportées, les élections locales auront finalement lieu le 23 janvier prochain, sauf cas de force majeure. Le président de la République en a décidé ainsi avant-hier, au détriment des partis d’opposition qui réclamaient la tenue de ces joutes électorales, au plus tard, en décembre 2021. Quoiqu’il en soit, la fixation de la date des élections ouvre la bataille pour le contrôle des collectivités territoriales du pays, socle de tout pouvoir représentatif. Dorénavant, les choses ne seront pas de tout repos non seulement pour l’opposition, mais aussi et surtout pour Macky Sall au pouvoir. Tenaillé entre les guerres intestines et autres batailles de positionnement qui minent son parti, l’Alliance pour la République, l’actuel président chef de Benno bokk yaakaar, devra aussi faire avec les remous qui guettent la coalition de la mouvance présidentielle. La dynamique homogène et unitaire entretenue et maintenue jusqu’ici sera en effet mise à rude épreuve avec ces joutes électorales qui sonnent comme des primaires pour la mouvance présidentielle, en perspective de l’après ou de la continuité Macky Sall en 2024.

Kaffrine : Abdoulaye Sow et Abdoulaye Wilane ouvrent les hostilités

Déjà dans certaines localités du pays comme à Kaffrine où le socialiste Abdoulaye Wilane et l’‘’apériste’’ Abdoulaye Sow se mènent une guerre sans merci, les choses s’annoncent plus que compliquées pour la mouvance présidentielle et son chef. Si à Thiès, l’on essaie d’ores et déjà d’anticiper sur les évènements et d’amortir les ondes de choc en scellant une dynamique unitaire entre l’Apr et Rewmi, à Mbour, Touba, Diourbel, Ziguinchor, Bignona, Sédhiou, Kaolack et Podor, entre autres bastions où la mouvance présidentielle est en difficulté, l’on s’achemine tout droit vers un «mortal combat».

Podor : Aïssata en difficulté, Racine Sy en pole position

Très ancrée dans le Fouta, le parti présidentiel peine toujours à mettre la main sur la commune de Podor sous le contrôle de l’actuelle ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Aïssata Tall Sall, et qui résiste depuis neuf ans. Même si entre temps beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et qu’elle a tourné casaque, elle devrait batailler fort pour résister aux assauts du leader de Alsar, Mamadou Racine Sy, qui lui a déjà envoyé un signal fort à l’issue des élections locales de 2014 où ils presque été au coude à coude. Avec les contrecoups de la transhumance de la mairesse de Podor vers les prairies Maron-beige, Mamadou Racine Sy est plus qu’avantagé surtout avec l’offensive qu’il mène depuis lors sur le terrain, à travers un élargissement des bases de son mouvement de soutien au président Macky Sall et des actions surtout menées dans le social. La longévité d’Aïssata Tall Sall à la tête de la commune risque aussi de jouer en sa défaveur.

Dakar : Duel de titans entre Amadou Ba et Diouf Sarr

Le nerf de la guerre des élections locales du 23 janvier 2022 sera Dakar. La capitale aiguise tellement d’ambitions au sein de la mouvance présidentielle que les lignes de fracture sont nettes au sein de l’Alliance pour la République. Longtemps différée à cause des multiples reports des prochaines joutes électorales, la bataille pour le contrôle de Dakar va refaire surface au sein de l’Apr. D’ores et déjà, les hostilités ont démarré avec les récents échanges de piques entre Mbaye Ndiaye et l’ancien argentier de l’Etat qui veut le concurrencer sur sa proximité avec le Président Macky Sall. Cette émulation politique pré-électorale, s’il dénote d’une certaine vitalité du parti présidentiel et au-delà, de la coalition qui porte la candidature du président Macky Sall, à l’approche des prochaines joutes électorales, elle cache mal une guerre de positionnement qui s’annonce rude entre Amadou Ba, Abdoulaye Diouf Sarr et accessoirement Aminata Touré et Seydou Guéye. Mais dans ce combat, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances semblent plus avantagé par son vécu et ses performances politiques avant sa descente aux enfers. Lors des dernières élections législatives de 2017, il a réussi un coup de maître en renversant la tendance dans la capitale sénégalaise. Tête de liste de la coalition Benno bokk yaakaar à Dakar, il a réussi là où Aminata Touré et Abdoulaye Diouf Sarr ont échoué en 2014 lors des locales et en 2016 à l’issue des élections du Haut conseil des collectivités territoriales. Le responsable ‘’apériste’’ des Parcelles assainies a, en effet, fait tomber le mythe Khalifa Ababacar Sall resté invaincu dans la capitale dakaroise depuis les élections locales de 2009, lorsqu’il a été porté à la tête de la ville de Dakar par la coalition Benno siggil Senegaal. Il a, à cet égard, permis à la coalition de la mouvance présidentielle, de venir à bout du maire de Dakar, tête de liste de la coalition Mankoo Taxawu Sénégal et de rafler les sept sièges du département de Dakar. Cet exploit a eu le don de le propulser au-devant de la scène politique dakaroise, mais aussi, a renforcé sa légitimité politique de prétendre diriger l’Apr à Dakar au détriment de ses principaux challengers.  Pour autant, Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas encore dit son dernier mot. L’actuel ministre de la Santé et de l’Action sociale sous les projecteurs avec la pandémie du Coronavirus, a des atouts à faire valoir pour s’imposer dans la capitale sénégalaise. Même s’il a été brisé dan son élan par le tout puissant Khalifa Sall. Abdoulaye Diouf Sarr qui était pourtant bien parti pour présider aux destinées de la coordination de l’Apr de Dakar, a été nettement stoppé par l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, à l’issue des élections du Haut conseil des collectivités territoriales où la coalition Benno bokk yaakaar s’est vue défaite après avoir largement triompher de Khalifa Sall au sortir du référendum du 20 mars 2016 où le Oui l’avait largement remporté sur le Non dans la capitale sénégalaise.

Choc des ambitions 

Par le truchement de ces élections, BBY conduite par Abdoulaye Diouf Sarr, a permis à Khalifa Sall de réaffirmer son hégémonie à Dakar mais aussi à reprendre du poil de la bête après un moment de doute et d’hésitation politique. Cette défaite, bien que prévisible vue la nature des élections du Hcct et le collège électoral qui était appelé à voter, a nettement stoppé l’envol du maire de Yoff au sein de son parti, l’Alliance pour la République. Elle a aussi été mise à profit par ses principaux challengers pour le descendre en flamme. Les plus téméraires allant même jusqu’à réclamer sa tête auprès du président de l’Apr, Macky Sall. Il aurait remporté ces joutes, il serait sûrement investi tête de liste départementale de la coalition BBY à Dakar lors des élections législatives de 2017. Si le président Macky Sall lui a préféré Amadou Ba, ces résultats décevants y étaient pour quelque chose au-delà des autres considérations politiques.

Les sorties tous azimuts, scènes de pugilat et autres guerres de positionnement qui minent l’Alliance pour la République sont, en effet, l’expression d’ambitions politiques jusqu’ici inavouées. En attendant d’y voir plus clair dans le jeu du président Macky Sall quant à une troisième candidature en 2024, certains responsables agissent en sourdine et se préparent en conséquence pour, le moment venu, se positionner comme le candidat naturel du parti. Ce qui est à l’origine des courants et clans qui sont en train de naitre au sein du parti présidentiel aujourd’hui guetté par le syndrome du Parti démocratique sénégalais (PDS) aux derniers instants du règne d’Abdoulaye Wade. Cette situation de confusion. Dans les différents bastions du parti présidentiel à l’intérieur, c’est le cafouillage au quotidien. Tout comme Wade en 2012, Macky Sall prend de plus en plus ses distances avec ses militants de la première heure, pour ne s’entourer que de transhumants qui constituent, aujourd’hui, l’essentiel de la galaxie Benno Bokk Yaakaar.

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