(Belga) Les talibans, imités par le gouvernement afghan, ont annoncé lundi un cessez-le-feu de trois jours pour l’Aïd el-Fitr, la fête musulmane qui marque cette semaine la fin du ramadan, après une flambée de violences au moment où les soldats américains ont entamé leur retrait définitif d’Afghanistan.
Le pays connaît une recrudescence des violences depuis le 1er mai, date à laquelle les Etats-Unis étaient supposés avoir retiré leurs 2.500 soldats encore présents sur place. Au moins 11 personnes ont encore péri lundi à cause de l’explosion d’une bombe au passage d’un bus, dans la province de Zaboul (sud), quelques heures avant l’annonce des talibans, selon le ministère de l’Intérieur. Deux jours auparavant, l’attentat le plus meurtrier depuis un an avait été perpétré devant une école pour filles de Kaboul. Au moins 50 personnes sont décédées, en majorité des élèves, et une centaine ont été blessées dans une série d’explosions qui se sont produites dans ce quartier de Dasht-e-Barchi, surtout peuplé de chiites hazaras souvent visés par les extrémistes sunnites, au moment où nombre de ses habitants faisaient leurs courses. Lundi matin, les talibans ont ordonné aux combattants « de cesser toutes les attaques contre l’ennemi dans tout le pays du premier au troisième jour de l’Aïd », fête dont la date précise doit encore être fixée en fonction de la position de la lune. Le président Ashraf Ghani a ordonné dans la foulée à ses forces armées de « respecter le cessez-le-feu » annoncé par les insurgés, qu’il a exhorté une nouvelle fois à décréter une trève permanente pour mettre fin à la guerre. « Nous saluons cette annonce », mais « nous exhortons les talibans à étendre le cessez-le-feu et à ordonner une réduction significative de la violence », a réagi pour sa part le département d’Etat américain. (Belga)