Les experts indépendants chargés de l’audit du fichier électoral ont terminé leur rapport provisoire. Parmi les fortes recommandations figurent les dossiers de Karim Wade et de Khalifa Sall, tous deux condamnés par la justice et écartés de la dernière élection présidentielle.
Les experts ont demandé de permettre aux personnes ayant purgé leur peine ou ayant bénéficié d’une grâce de pouvoir retrouver leurs droits civiques, leur permettant de pouvoir s’inscrire à nouveau sur les listes électorales.
Mais, pour le Pds, cette recommandation n’a aucune espèce d’importance parce que la proposition des experts «n’a fait que reconnaître» que Karim a été injustement éliminé de la course à la présidentielle en 2019 par un gouvernement «farfelu, qui ne respecte pas les droits de l’homme, qui utilise la justice contre ses opposants». Assane Ba, secrétaire national chargé de la mobilisation et de la propagande du Pds soutient: «Karim Wade n’a jamais été déchu de ses droits civiques et politiques malgré la condamnation dont il a fait l’objet avec une juridiction politique dénommée CREI». Pour autant, Assane Ba soutient que quoi qu’il en soit, le gouvernement est obligé de suivre la volonté populaire. Sans quoi, il sera «balayé illico presto».
Le responsable libéral rappelle que le ministre de la justice d’alors, Sidiki Kaba, avait reconnu que Karim Wade n’a pas perdu ses droits civiques et politiques et que rien ne l’empêchait d’être électeur et éligible. Mieux, ajoute-t-il, le groupe des Nations-Unies avait désavoué l’Etat du Sénégal, soutenant que la condamnation de Karim Wade ne reposait sur aucun principe de droit. Le même comité avait même conclu que Karim Wade devait recouvrer tous ses droits. Il avait aussi exigé la révision de son procès dans un délai de six mois.
Assane Ba en veut toujours au gouvernement d’avoir usé de subterfuge pour «écarter» Karim Wade de la dernière présidentielle. Car, «sur les neuf pièces exigées» à un candidat, Karim Wade avait rempli tous les critères. Selon lui, c’est au dernier moment que le gouvernement a trouvé un subterfuge, en modifiant l’article 57 du code électoral (…) pour l’écarter alors qu’il était régulièrement inscrit sur les listes électorales. Pour lui, la justice n’a pas été indépendante dans ce dossier au point d’écarter Karim Wade de l’élection présidentielle de 2019.
WalfNet