vendredi, avril 19, 2024

Lettre ouverte au chef de l’Etat : Les diplômés sans emploi étalent leur désarroi

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Zappé dans la prise de parole lors du Conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes, le Réseau des diplômés sans emploi du Sénégal, étale ses préoccupations dans une lettre ouverte adressée au président de la République.

Pour dire au chef de l’Etat ce qu’ils n’ont pas pu lui dire lors du Conseil présidentiel sur l’emploi et l’insertion des jeunes, le Réseau des diplômés sans emploi lui a adressé hier, une lettre ouverte. Dans la note signée par son coordonnateur, le Rdses qui fustige le fait qu’on ne lui a pas donné la parole de ce Conseil présidentiel, demande au chef de l’Etat de prendre le taureau par les cornes. ‘’Monsieur le Président, nous nous permettons de vous écrire pour vous dire ce que nous n’avons pas pu dire au Conseil présidentiel du fait d’un refus délibéré de nous accorder la parole. Mais nous saluons sa tenue, qui depuis plus de deux ans constitue une de nos revendications principales. Ceci étant dit, nous vous renseignons que des retraités continuent de bénéficier des contrats spéciaux au détriment des jeunes diplômés et qualifiés’’, a écrit Yves Nzalé. Le coordonnateur du Rdses affirme aussi que des personnes ont un double emploi dans le privé et le public (secteur enseignant supérieur et moyen secondaire, santé et autres) alors que les jeunes sont dans la rue à la quête d’un emploi décent.

Dans sa lettre ouverte, le Rdses fustige la politisation des recrutements dans la fonction publique réservés selon ses membres, aux militants, proches du ministre et à la clientèle politique, de même que ceux dans les sociétés nationales et parapubliques. Yves Nzalé fait aussi part au chef de l’Etat du non-respect de la réglementation sur les stages qui est devenu un fait récurrent dans les entreprises. ‘’Il arrive que des personnes fassent 5 ans de stage dans une entreprise sans être recrutées’’, renseigne-t-il. Dans le secteur de l’enseignement supérieur, le coordonnateur du Rdses relève que non seulement les doctorants et chercheurs bénéficient d’une bourse dérisoire qui ne permet pas de terminer leur travail de recherche, mais les masters professionnels coutent chers et ne sont pas pris en compte dans le cadre des financements de la formation professionnelle. Au même moment, ‘’la situation est compliquée pour les enseignants vacataires du supérieur privé qui sont dans la précarité et l’insécurité juridique’’. Ainsi, le Rdses demande le recrutement des doctorants et chercheurs dans les universités publiques et privées pour remédier au déficit d’enseignants et d’encadreurs.

Dans sa correspondance, le coordonnateur s’insurge contre le blocage des diplômés ayant réussi à des concours nationaux et maintenus dans le chômage. A en croire Yves Nzalé, 50 éducateurs spécialisés des promotions de 2007 à 2011 attendent toujours leur recrutement dans la fonction publique.  Il en est de même pour 37 animateurs culturels des promotions 2016 à 2020 qui sont au chômage et 56 diplômés de l’INSEPS qui attendent depuis 2017 leur recrutement.  Dans un contexte où le chef de l’Etat a lancé le recrutement d’enseignants en ligne, Yves Nzalé lui rappelle le problème des 145 diplômés de la Fastef qui attendent depuis 2013 leur recrutement.

Des diplômés chômeurs, le Rdses en a recensé 500 dans le secteur de l’aquaculture et de la pharmacie. ‘’Le Sénégal est le seul pays au monde où il y’a plus de magistrats (environ 600) que d’avocats (moins de 400). Pire, 51 notaires pour s’occuper du foncier national, 53 huissiers de justice pour la population nationale’’, relève Yves Nzalé. Qui souligne que dans le secteur de la santé, ‘’des médecins, infirmiers(es) et sages-femmes ne vivent que de gardes mal payées’’.

Partant de ce constat, le Rdses invite l’Etat à changer de paradigme en initiant très tôt, les étudiants à la pratique, en combinant l’enseignement théorique à la pratique. En outre, il préconise l’organisation annuelle de tous les concours, l’intégration de l’enseignement du droit dans le cycle secondaire pour régler la problématique de l’ignorance de ses fondamentaux par les citoyens, pour renforcer la citoyenneté et la connaissance de l’État de droit, et le recrutement massif dans la fonction publique pour rajeunir l’administration. Aussi demande-t-il au chef de l’Etat, le renforcement du secteur privé, l’établissement d’un tissu industriel pour la transformation des produits agricoles et la multiplication des centres de formation professionnelle. Les diplômés sans chômeurs ont sollicité la création d’une école d’avocature, d’huissiers et de notaires, mais également d’une école des officiers d’état civil. ‘’Nous proposons un recrutement annuel de 100 avocats, 100 magistrats, 50 notaires, 30 huissiers, 30 commissaires-priseurs et l’exigence d’un concours pour l’accès au grade de clercs de première catégorie de notaires et d’huissiers’’, revendique le Rdses auprès du chef de l’Etat.

L’info

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