samedi, avril 27, 2024

Emploi des jeunes : il est temps d’opérer des changements (Par Inspecteur Seydi)

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Suite aux événements malheureux de la semaine dernière, le Président de la République a tenu un discours fort pour apaiser les cœurs et les esprits. La situation des jeunes a occupé une place centrale dans cette allocution. Cette question interpelle tout citoyen. Chaque idée allant dans le sens de la résolution de l’endémique problématique des jeunes doit être recevable.

« L’on a résolu à moitié un problème quand on en a fait l’historique », avait l’habitude de dire le premier Président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Force est de reconnaître que le budget alloué au ministère en charge de la jeunesse n’est pas conséquent. Certes, la jeunesse est transversale, mais les besoins en formation et en accompagnement de celle-là sont colossaux. La plupart des services dédiés, notamment déconcentrés, ne bénéficient que de budget de fonctionnement. Ces services ne reçoivent pas régulièrement les fonds de dotation des collectivités territoriales. Seulement, quelquespartenairesles accompagnentdans l’accomplissement de leurs missions. Aujourd’hui, le chef de service départemental ou régional de la jeunesse, quelle que soit son envie de prouver ou son ambition de bien faire, est limité faute de moyens financiers. Pourtant, il est en charge d’un domaine capital : l’éducation populaire. Par ailleurs, beaucoup d’agences pour accompagner les jeunes ont été créées par l’Etat du Sénégal. Il est presque rare de voirdes techniciens de la jeunesse en leur sein. Il est vrai que le Président de la République est libre de nommer n’importe qui au poste qu’il veut, mais il serait plus pertinent d’y intégrer des techniciens de la jeunesse pour accompagner techniquement le Directeur général ou le chef de programme de jeunesse.

Pour corriger tout cela, il serait important d’opérer des changements profonds :

  1. A côté du budget de fonctionnement, il faut mettre en place un budget d’investissement. En effet, avec un budget d’investissement, un service déconcentré de la jeunesse pourrait mener à bien ses activités. Car, désormais, il a un budget conséquent pour le faire. Le Sénégal compte 45 départements. Chaque service départemental, par exemple, pourrait recevoir cinquante millions (50.000.000) de budget d’investissement par an. Cela coûterait moins de trois milliards à l’Etat par an. Cette éventualité suppose une augmentation conséquente du budget alloué au Ministère de la Jeunesse pour bien prendre en charge les besoins en formation des jeunes du Sénégal. A cet effet, un comité régional pourra être mis en place pour la gestion transparente de ces fonds. L’Inspecteur régional de la Jeunesse se chargera de la coordination et du suivi-évaluation des activités des services départementaux chargés de la mise en œuvre. En outre, chaque projet de jeune devra comporter nécessairement un volet de promotion de la citoyenneté pour être accepté et financé;
  2. Il faut intégrer les techniciens de la jeunesse, notamment les inspecteurs de l’éducation populaire, de la jeunesse et des sports, au cœur du fonctionnement des agences dédiées à la promotion de l’emploi des jeunes. En effet, la présence des politiques dans ces structures a érodé la confiance des jeunes. L’arrivée des cadres de la jeunesse au sein de ces agences permettra de restaurer et de conforter leur crédibilité. Ainsi, ces cadres vont jouer le rôle de conseiller technique du Directeur général ou chef de projet.
  3. Le service militaire doit être obligatoire à partir de 18 ans pour tout citoyen sénégalais bien portant. Cela permettra de changer l’état d’esprit des jeunes et de les faire des citoyens accomplis et respectueux des symboles de la nation.

Au demeurant, pour régler les problèmes auxquels les jeunes sont confrontés, l’Etat doit penser à augmenter le budget du ministère en charge de la jeunesse en mettant en place, notamment, le budget d’investissement qui va permettre aux services déconcentrés dudit secteur d’être financièrement autonome et de mener des activités de formation plurielle à la jeunesse.

Abdoulaye Seydi, Inspecteur de la Jeunesse.

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