lundi, juin 23, 2025

L’idée de Nestlé pour diminuer son empreinte carbone? Changer l’alimentation des vaches

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Pour atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, le paquebot alimentaire Nestlé veut modifier la panse des ruminants pour diminuer leur production de méthane, un gaz dont l’effet de serre est environ 30 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Certaines ONG redoutent les conséquences de ces mesures sur le bien-être animal.

Modifier pour diminuer. Telle semble être la stratégie prise par le groupe pour réduire les émissions de méthane dont se rend coupable le bétail des fermes qui alimentent sa filiale laitière et de produits d’origine animale. Dans sa feuille de route dévoilée en décembre dernier, Nestlé précise qu’il « soutiendra l’innovation dans la modification du rumen pour réduire les émissions, principalement par l’inclusion d’additifs et de suppléments alimentaires ».

Interrogée par AWP sur la question lors d’une conférence de presse lundi, la directrice de la durabilité dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMENA) Katja Seidenschnur a confirmé cette stratégie. Mais elle est restée vague sur les conditions pratiques de cette « modification ». « Vous savez sûrement que selon ce que vous mangez, votre corps réagira différemment. Dans notre cas de figure, nous voulons étudier l’impact de la nourriture fournie sur les vaches. »

Et d’ajouter que l’une des autres pistes envisagée par Nestlé est d’améliorer l’espérance de vie des ruminants puisqu’une amélioration de leur santé « diminue les émissions de méthane ».

Le communiqué publié en décembre 2020 avait affirmé que « l’amélioration constante du bien-être animal restera une priorité ».

Les associations de défense des animaux inquiètes

Pourtant les organisations de défense des droits des animaux s’inquiètent. « Au lieu de se poser la question de la baisse de la production, on cherche à pousser toujours plus loin et c’est inquiétant. On ne sait absolument pas quelles sont les conséquences sur la santé et le bien-être des vaches mais dans le passé, l’augmentation de la productivité s’est toujours faite au détriment des animaux », appréhende Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, l’association à l’origine du scandale des vaches hublots dont elle a révélé l’existence en France en 2019.

Pour l’association PETA, « ces approches condamnent les animaux à continuer de souffrir au cours de l’élevage, la détention, le transport et l’abattage dans le monde entier, sans que la question du changement climatique ne soit vraiment adressée. Le changement climatique et les catastrophes environnementales sont clairement liées à l’élevage industriel et ne peuvent être résolues par cette approche ».

Nestlé reconnait que les produits laitiers et d’origine animale sont les ingrédients qui constituent sa principale source d’émission de carbone. Ils représentaient 34,2 millions de tonnes de CO2 en 2018, « soit plus de la moitié des émissions générées par l’approvisionnement de nos ingrédients », indique le groupe. La création de nouveaux produits issus d’ingrédients végétaux est l’autre pilier présenté par la société pour atteindre la neutralité carbone.

 

 

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