samedi, juin 7, 2025

« C’est moi qui ai tué mon bébé »: la peine est tombée pour la mère de Luca, mort étouffé avec un sac plastique

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La cour d’assises de Saône-et-Loire a condamné vendredi à 16 ans de réclusion criminelle Catherine De Conto, reconnue coupable d’avoir étouffé « froidement » son fils Luca, 8 ans, en 2018. La sentence est inférieure aux 25 ans requis par l’accusation, qui n’a plus non plus obtenu des jurés le suivi psychologique qu’elle réclamait durant dix ans à la sortie de prison.

« Le clivage psychologique » ne doit pas « servir d’excuse » à ce crime « odieux et froid », avait fustigé l’avocate générale Clémence Perreau dans ses réquisitions, dénonçant la « violence inouïe » nécessaire pour étouffer son propre fils avec ses mains.

Stigmatisant une accusée « narcissique et égocentrée », Mme Perreau a dépeint une mère « manipulatrice » qui a maquillé son crime en cambriolage puis procédé à des « aveux de circonstance » au tout début du procès « pour tenter d’avoir une peine plus clémente ».

L’enfant gisait la tête emprisonnée dans un sac plastique

Catherine De Conto, 52 ans, a avoué au premier jour de son procès avoir étouffé son petit garçon, après plus de deux ans de dénégations. Le 5 février 2018, Luca était découvert mort dans la maisonnette HLM de sa mère, à Saint-Rémy (Saône-et-Loire), dans la banlieue de Chalon-sur-Saône. L’enfant gisait la tête emprisonnée dans un sac plastique.

Sa mère, qui avait alerté la police, avait expliqué qu’en pleine nuit deux cambrioleurs encagoulés avaient fait irruption chez elle, l’avaient molestée puis s’en étaient pris à son fils avant de fuir.

Elle avait maintenu cette version pendant toute l’enquête mais, confondue dès le début du procès par de multiples éléments rendant sa thèse intenable, Mme De Conto avait craqué. 

« Je suis coupable… C’est moi qui… ai tué mon fils… mon bébé« , avait-elle balbutié entre larmes et hoquets.

Au fil du procès, la mère a péniblement admis avoir monté une « mise en scène pour ne pas être accusée ». Elle confessait notamment avoir étouffé Luca avec sa couette avant de placer un sac plastique sur sa tête « pour faire croire que c’étaient des cambrioleurs ».

« Pendant deux ans et demi », Catherine De Conto a échafaudé des « mensonges élaborés, construits et persistants », a souligné Me Agnès Ravat-Sandre, avocate des parties civiles. « Elle va même tenter de se victimiser », a-t-elle ajouté.

Un mobile toujours inconnu

Oui, c’est un « meurtre inconcevable et monstrueux », a concédé Samuel Estève, avocat de Mme De Conto. Mais ne la faites pas « plus mauvaise et menteuse qu’elle n’est », a-t-il dit aux jurés. « On n’est pas du tout dans un infanticide de maltraitance », a-t-il souligné.

Me Estève a rappelé la condamnation récente des parents de Fiona pour des coups fatals à leur fillette de cinq ans et qui ont été condamnés à 20 et 18 ans de réclusion, soit moins que les réquisitions contre Mme De Conto.

Mme De Conto était « une bonne mère, attentive ». « Luca était tout pour elle », a ajouté l’avocat. Estimant que l’accusée était déjà « emprisonnée à vie dans son acte », Me Estève a demandé aux jurés de refuser « la démesure » d’une peine de 25 ans, sans plus de précision.

Les cinq jours de procès n’auront pas été suffisants pour comprendre le mobile: dépressive, la mère prenait de nombreux médicaments mais à dose thérapeutique, et aucune maltraitance n’a été observée. Mais des témoins ont souligné que le garçon était parfois ressenti comme un « fardeau » pour la mère.

Denis Prieur, psychiatre, a, lui, émis l’hypothèse au cours du procès que Mme De Conto ait voulu tuer son fils avant qu’il ne la quitte comme l’avait fait sa fille aînée, partie vivre avec son père.

« Je veux voir tous les médecins possibles pour comprendre mon geste », a assuré Mme De Conto, passible de la réclusion criminelle à perpétuité. « Je redemande pardon à tout le monde, à ma famille, à ma fille, à la police », a difficilement déclaré l’accusée en fin de procès, avant le délibéré. Elle n’a eu aucune réaction à la lecture de sa peine.

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