Des hommes armés ont attaqué un établissement d’enseignement secondaire dans l’Etat de Katsina, dans le nord du Nigeria ce vendredi. Plusieurs élèves ont été enlevés et sont toujours portés disparus ce lundi. L’armée se mobilise pour retrouver les plusieurs centaines d’élèves.
Le Nigeria est sous le choc après avoir été la victime d’une nouvelle attaque. Vendredi soir, « des bandits sont arrivés à moto en tirant par intermittence et ont tenté d’entrer dans l’école » à Kankara, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de l’Etat, Isa Gambo.
Les policiers les ont repoussés avec l’aide de l’armée au terme d’une fusillade d’une heure et demie, a ajouté le porte-parole sans faire état de blessé. Pris dans la fusillade, des centaines d’élèves ont alors pris la fuite dans la forêt environnante. Mais des habitants ont rapporté des enlèvements d’élèves, se comptant par dizaines selon les médias locaux.
« Les ravisseurs ont affronté le personnel de sécurité. Pendant ce temps, un autre groupe est entré dans l’école et a enlevé plusieurs élèves », a affirmé à l’AFP Nura Abdullahi, estimant prématuré d’en évaluer le nombre.
L’armée mobilisée, les enfants toujours disparus
« En ce moment même, l’armée affronte les bandits dans les bois. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour retrouver les enfants enlevés », a déclaré dimanche le gouverneur de l’Etat, Aminu Bello Masari.
Au lendemain de sa visite sur les lieux de l’attaque, il n’était toujours pas en mesure de dire combien d’élèves avaient été enlevés. « L’école a enregistré 839 élèves et pour le moment, nous sommes sans nouvelles de 333 d’entre eux », a précisé le gouverneur.
Nous étions 520
« Des élèves continuent à sortir de la forêt », a-t-il ajouté, tout en soulignant que des certains avaient témoigné que plusieurs de leurs camarades de classe avaient été enlevés par les agresseurs. Parmi eux, Osama Aminu Maale, 18 ans, qui a réussi à s’échapper et à retourner chez lui. « Les hommes armés qui nous ont capturé ont ordonné aux plus grands d’entre nous de nous compter. Nous étions 520 », a-t-il témoigné à l’AFP, par téléphone.
Un des bandits m’a battu à plusieurs reprises
D’abord transportés dans des bus, les otages ont ensuite été répartis en plusieurs groupes pour une longue marche à pied, avant que le jeune homme et quatre de ses camarades parviennent à s’évader.
« Un des bandits m’a battu à plusieurs reprises, parce que je n’arrivais pas à suivre le rythme de la marche. Il m’a laissé à la traîne, ce qui m’a donné une chance de m’échapper », a-t-il expliqué.
Depuis l’attaque, tous les établissements d’enseignement secondaires de l’Etat de Katsina ont été fermés. Le président, Muhammadu Buhari, avait condamné samedi l’attaque, qui s’est déroulée dans l’Etat où il est né, menée par des « lâches » et visant des « enfants innocents« . Il a promis de renforcer la sécurité dans les écoles. Et l’Unicef a exigé dimanche « la libération sans conditions de tous les enfants » enlevés.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a également condamné cette attaque et a réclamé la libération des collégiens enlevés, dans un communiqué diffusé par son porte-parole. Les « attaques contre les écoles et autres lieux d’éducation constituent une violation grave des droits humains », a-t-il affirmé, selon ce texte.
Des bandes armées, parfois fortes de plusieurs centaines de membres, sèment la terreur depuis plusieurs années dans les zones rurales du centre et du nord du Nigeria, pratiquant à grande échelle le vol de bétail et les enlèvements – parfois massifs – contre rançon.