vendredi, avril 19, 2024

Meurtre d’Alexia: le procès suspendu à l’état de santé de Jonathann Daval

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Interrompu mercredi soir après un « malaise vagal » de l’accusé en plein interrogatoire, le procès de Jonathann Daval devant les assises de la Haute-Saône devrait reprendre jeudi mais reste suspendu à l’état de santé de l’accusé, qui doit passer un examen.

« Selon un premier diagnostic, il a fait un malaise vagal » mais son état de santé est « rassurant », a indiqué mercredi soir à l’AFP l’avocat général, Emmanuel Dupic, selon lequel le procès devrait reprendre jeudi matin.

« A priori, il devrait être là » jeudi matin, a confirmé à l’AFP l’un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer.

Le malaise de M. Daval s’est produit alors que le procès venait de rentrer dans le vif du sujet, avec deux moments extrêmement forts émotionnellement : les dépositions des parties civiles et l’interrogatoire de l’accusé.

– « Examen médical » –

Pris sous le feu roulant des questions du président Matthieu Husson qui le pressait d’expliquer sa relation compliquée avec Alexia, notamment leur difficulté à concevoir un enfant, M. Daval a soudain blêmi, avant de s’effondrer, au bout d’environ trois quart d’heure d’interrogatoire.

Les agents de l’escorte pénitentiaire l’ont alors sorti du box. Il a ensuite été conduit à l’hôpital de Vesoul où il devait passer la nuit de mercredi à jeudi « en observation », a indiqué Emmanuel Dupic.

« Il a été immédiatement pris en charge (…) dans des conditions médicales optimum et tout a été fait pour que le procès puisse reprendre » jeudi, a déclaré Me Schwerdorffer.

Toutefois, cette reprise est suspendue à un examen médical que Jonathann Daval devra passer jeudi matin « juste avant » l’audience qui doit débuter à 09H00, afin de « garantir parfaitement ses conditions de santé », a précisé l’avocat général.

Jonathann Daval est jugé depuis lundi pour le meurtre de sa femme Alexia. Le corps de cette employée de banque de 29 ans avait été retrouvé le 30 octobre 2017 dans un bois, à quelques kilomètres du domicile conjugal de Gray-la-Ville (Haute-Saône).

– « Pas excusable » –

Cet informaticien aujourd’hui âgé de 36 ans a joué pendant trois mois les veufs éplorés, avant d’être interpellé. Après avoir présenté plusieurs versions des faits, il avait fini par reconnaître avoir tué Alexia lors d’une dispute.

Il avait aussi avoué avoir partiellement incendié son corps.

Avant son malaise en pleine cour d’assises, le frêle trentenaire, la voix étranglée par l’émotion, avait présenté ses « excuses », notamment aux parents d’Alexia pour leur avoir « pris leur fille », tout en qualifiant son geste de « pas excusable ».

Il avait également réitéré sa version des faits : il a tué Alexia lors d’une violente dispute conjugale.

Me Schwerdorffer avait demandé que son client soit entendu jeudi : l’interrogatoire est peut-être intervenu « trop tard », après une journée « très dense émotionnellement et très dure, avec des témoignages très forts » des proches d’Alexia, notamment ceux de ses parents, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot.

M. et Mme Fouillot, qui ont longtemps considéré Jonathann comme un fils, ont en effet livré à la barre des témoignages très durs contre lui : M. Fouillot a ainsi demandé « la peine maximale » contre Jonathann, poursuivi pour meurtre sur conjoint et qui encourt la réclusion à perpétuité.

Isabelle Fouillot a elle exhorté Jonathann à dire « la vérité », à être « pour une fois (…) un homme » et à prendre ses « responsabilités ».

La soeur d’Alexia, Stéphanie, et son mari Grégory Gay, ont eux aussi témoigné et raconté leur « cauchemar ».

« Je ne sais pas s’il aurait basculé s’il n’y avait pas eu ces quatre remarquables dépositions », a estimé leur avocat Me Gilles-Jean Portejoie. « Elles ont donné de lui une image qui à mon avis correspond à la réalité » et « qui l’ont secoué ».

– « Frustrée » –

« C’est un dossier extrêmement particulier », avec des « auditions de qualité (…) qu’on ne peut pas interrompre, ce qui explique qu’on finisse tard et que le procès perdure alors qu’on est déjà très en retard » sur le planning des audiences, prévues jusqu’à vendredi, a abondé Me Schwerdorffer.

Les parties civiles, très critiques quant aux excuses et à la version présentées mercredi par l’accusé, ont désormais les yeux tournés vers l’audience de jeudi.

« Ce n’était pas des excuses, c’était trop minime. Moi, j’en attends beaucoup plus », a déclaré après l’audience Isabelle Fouillot. « Je suis frustrée. Attendons demain, on espère que ça reprenne et qu’il réponde aux questions du juge ».

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