vendredi, mars 29, 2024

Affaire Alexia Daval: journée d’audience « cruciale », Jonathann face à ses anciens beaux-parents

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L’audience de mardi devant les assises de la Haute-Saône s’annonce « cruciale » : Jonathann Daval, qui a redit avoir tué sa femme Alexia, va être confronté à ses anciens beaux-parents, déterminés à lui demander « le pourquoi de cette horreur ».

Le procès tant attendu de Jonathann s’est ouvert ce lundi au tribunal de Vésoul. Après avoir multiplié les versions et les mensonges durant l’enquête, Jonathann Daval a maintenu lundi être l’unique auteur du meurtre en 2017 de sa femme Alexia, au premier jour de son procès. 

Ce mardi, la journée d’audience va être consacrée à l’audition des parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot. Lundi, au premier des cinq jours de ce procès hors norme, ils ont d’ores et déjà annoncé leur volonté d’interpeller leur ancien gendre, aujourd’hui âgé de 36 ans et qu’ils ont longtemps considéré comme un fils.

« Je vais lui poser des questions, je vais lui demander le pourquoi, pourquoi toute cette horreur ? », a lâché Mme Fouillot sur les marches du tribunal judiciaire de Vesoul, à l’issue d’une première journée très éprouvante.

« Horreur »

Poursuivi pour « meurtre sur conjoint », Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Souvent au bord des larmes, le trentenaire, qui avait multiplié les versions pendant l’instruction, a de nouveau assumé lundi avoir tué sa femme Alexia, une employée de banque de 29 ans retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois près du domicile conjugal à Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Jonathann, qui avait donné l’alerte en affirmant qu’elle n’était pas revenue d’un jogging, avait été interpellé en janvier 2018. Après de multiples revirements durant l’instruction, il avait fini par reconnaître le meurtre, avouant avoir également incendié le corps.

Selon lui, le drame se serait noué lors d’une violente dispute, alors que le couple rencontrait des difficultés à avoir un enfant. Il a indiqué lors de l’instruction qu’il l’avait « étranglée pour qu’elle se taise », assurant que sa femme « l’humiliait ».

Tout est possible

« Quelle raison justifie une telle horreur? Dans nos sociétés, on divorce quand ça ne va pas (…) On ne fait pas un massacre comme ça », a estimé Mme Fouillot, très émue.

Le rôle de cette dernière a été « déterminant » lors de cette instruction : « à chaque fois qu’elle a rencontré (Jonathann), il s’est passé quelque chose », avait souligné son avocat, Me Jean-Gilles Portejoie, comme lorsqu’elle avait arraché de nouveaux aveux et fait craquer Jonathann lors d’une audition.

Un temps accusé par Jonathann d’avoir tué Alexia, Grégory Gay sera également appelé à la barre mardi, de même que son épouse Stéphanie, la soeur d’Alexia. Mardi, « tout est possible », a estimé lundi soir Me Portejoie.

Auparavant, la matinée sera consacrée à l’audition d’experts, dont notamment celles du médecin-légiste qui a autopsié le corps d’Alexia.

L’occasion pour les parties civiles de continuer à déployer les thèses qu’ils distillent depuis plusieurs jours dans les médias et, depuis lundi, aux jurés : selon elles, Jonathann a cherché à empoisonner sa femme en lui administrant, sur une longue période et à son insu, des médicaments.

Comble de l’horreur : il l’aurait également violée après son décès, ont-ils avancé lundi. Aucun de ces éléments n’a toutefois été validé par l’enquête, qui n’a retenu que des faits de meurtre sur conjoint, sans préméditation.

« On agite des épouvantails (…) Il n’y a aucun élément sérieux (…) pour alimenter les thèses qui sont agitées par les parties civiles », a réagi l’un des avocats de la défense, Me Samuel Estève, qui juge l’hypothèse du viol « surréaliste » et « absurde ».

Les discussions vont porter sur ce que Jonathann a fait subir à Alexia dans les périodes qui ont précédé sa mort

« Effectivement, il y a des faits pour lesquels (Jonathann) n’est pas poursuivi, mais on ne doit pas faire l’économie d’informer la cour et les jurés de tout ce qui entoure le meurtre d’Alexia », a estimé l’un des conseils des parties civiles, Me Caty Richard.

« Ça va être une journée extrêmement importante, voire cruciale », a-t-elle déclaré à l’AFP. Selon elle, « les discussions vont porter sur ce que Jonathann a fait subir à Alexia dans les périodes qui ont précédé sa mort » et « immédiatement après son décès ».

Selon Me Richard, « ce sera l’occasion de parler de la soumission chimique qui lui était infligée et, bien évidemment, des conditions et des circonstances de sa mort, et des derniers outrages avec lesquels il l’a en plus salie », a-t-elle dit, évoquant une « profanation de cadavre ».

Le verdict est attendu vendredi.

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