vendredi, mars 29, 2024

Affaire Alexia Daval: des faux SMS aux larmes devant ses beaux-parents, voici comment Jonathann a maquillé son crime pendant des mois

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La découverte du corps en partie calciné d’Alexia Daval, le 30 octobre 2017, avait bouleversé la France: trois ans plus tard, le procès de son époux, Jonathann, s’ouvre lundi devant la cour d’assises de Haute-Saône, à Vesoul.

L’affaire avait tenu en haleine la France entière, bouleversée par ce qui semblait être un nouveau meurtre de joggeuse : le 30 octobre 2017, le corps d’Alexia Daval, une employée de banque de 29 ans, était retrouvé dans un bois, non loin de Gray, une bourgade de Haute-Saône où elle résidait avec son mari, Jonathann Daval.

Deux jours plus tôt, Jonathann avait signalé à la gendarmerie la disparition de sa femme partie faire un jogging, disait-il. Mais le veuf éploré finira par avouer le meurtre d’Alexia au terme de multiples rebondissements.

Retour sur la chronologie d’un crime maquillé

Nous sommes le 28 octobre 2017. Peu avant 12h, Jonathann Daval se rend chez les parents de son épouse, Alexia Daval. L’informaticien, alors âgé de 34 ans, est paniqué. Il explique à ses beaux-parents qu’Alexia n’est pas encore revenue de son footing matinal. Il s’inquiète et a de mauvais pressentiments. Ses beaux-parents le rassurent, la mère d’Alexia évoque l’hypothèse d’une rencontre amicale.

Mais Jonathann ne se calme pas. Vers midi, il se rend à la gendarmerie de Gray (Haute-Saône), lieu de résidence du couple. Il est accompagné de son beau-frère Grégory. Aux enquêteurs, il décrit l’itinéraire emprunté habituel par la jeune femme.

Des SMS reçus par la sœur d’Alexia semblent corroborer la piste du jogging matinal avancée par Jonathann Daval. « Hello je vais courir et je passerai vous voir après si j’ai la motivation », peut-on lire sur un texto reçu par la sœur d’Alexia. La suite de l’enquête montrera que c’est en fait Jonathann qui l’a envoyé pour consolider son scénario.

Deux jours plus tard, le corps de la jeune femme est retrouvé après d’intenses recherches de la gendarmerie et des habitants du secteur. Le cadavre partiellement calciné est découvert dans un bois voisin, dissimulé sous des branchages.

Des aveux trois mois plus tard 

L’hypothèse de l’agression d’une joggeuse par un maniaque sexuel inquiète la population puis, très vite, des footings sont organisés en France et jusqu’au Japon et en Australie en hommage à Alexia.

Trois mois plus tard, le 28 janvier 2018, Jonathann est placé en garde à vue. Des preuves viennent infirmer le scénario qu’il décrit depuis des mois. Après avoir longtemps nié, il craque et reconnaît avoir tué sa femme lors d’une dispute à leur domicile, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017.

En juin 2019, il avouera même lors de la reconstitution avoir incendié la dépouille de sa femme, ce qu’il niait jusqu’alors. L’enquête montre qu’Alexia a été mortellement étranglée. Que s’est-il passé lors de cette nuit d’octobre ?

Selon Jonathann, le couple rencontrait des difficultés. Depuis plusieurs années, il essayait d’avoir un enfant. Après une fausse couche, Alexia réitère son envie de fonder une famille. Pourtant, il semble que son époux ne partageait pas le même désir.

Il tue sa femme avant de se rendormir jusqu’au lendemain matin

Selon l’informaticien, tout s’est passé dans la nuit du 27 au 28 octobre après une soirée raclette chez les parents d’Alexia. Alors que la soirée s’était bien passée, le retour au domicile conjugal est compliqué. Ce soir-là, il soutient avoir refusé un rapport sexuel à sa femme qui se serait montrée violente, lui reprochant de « ne pas être un homme ». « Je l’ai étranglée, l’ai frappée pour qu’elle se taise », a-t-il soutenu devant un expert psychiatre, évoquant une compagne « violente en paroles et en actes » qui « l’humiliait » régulièrement.

6 mois après, Jonathann revient sur ses aveux et avance une nouvelle version. Il assure qu’il n’est finalement pas coupable mais qu’il s’agit d’un complot familial. Il accuse alors son beau-frère du meurtre de la jeune femme. Après une énième confrontation avec la famille d’Alexia, il finit par avouer et explique aux enquêteurs avoir inventé cette histoire de complot familial. Il revient à sa première version des faits.

Lors de la reconstitution du meurtre, Jonathann explique son meurtre. Pendant « 4 ou 5 minutes », il empoigne sa femme à la gorge jusqu’à ce qu’elle ne respire plus. La jeune femme s’écroule dans les escaliers de la maison conjugale. Rapidement, Jonathann saisit le corps d’Alexia, le traîne sur le sol et l’embarque dans le coffre de sa voiture. Puis il explique être remonté se coucher après avoir pris des somnifères.

Verdict attendu le 20 novembre

Il dit avoir imaginé son stratagème pour déguiser son meurtre le lendemain, à son réveil, vers 9h. Il prend sa voiture et se rend dans les bois. Il dépose le corps de son épouse avant le brûler. 

Jonathann Daval comparaît à partir de ce 16 novembre devant la cour d’assises de la Haute-Saône. Il encourt la perpétuité. Le verdict est attendu le 20 novembre. 

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