Le corps sans vie de Victorine Dartois, une jeune femme de 18 ans disparue depuis deux jours, a été découvert hier « immergé dans un ruisseau » à Villefontaine (Isère). Une enquête a été ouverte pour enlèvement, séquestration et homicide volontaire.
« Il est trop tôt pour dire à quand remonte la mort », a indiqué la procureure de la République de Vienne Audrey Quey, lors d’une conférence de presse tenue dans un gymnase de cette petite ville située à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Un premier examen externe du corps par un médecin légiste « n’a pas permis d’identifier les causes » du décès ni à quand remonte précisément la mort, a précisé la magistrate, en indiquant qu’une autopsie serait menée dans les prochains jours.
Le corps a été retrouvé dans une zone boisée, difficile d’accès, non loin d’un stade où la jeune fille aurait passé son dernier appel téléphonique à 19H samedi soir.
Une absence immédiatement prise au sérieux
La famille de la jeune fille avait donné l’alerte dès 21H30 et, bien que Victorine soit majeure, son absence avait été immédiatement prise au sérieux. Car, selon les derniers éléments de conversation avec ses proches, Victorine « rentrait chez elle », juste avant sa disparition. « Il n’y avait pas de malaise; elle n’avait pas eu de problème dans sa journée. Ça ne ressemble pas à une fugue », avait souligné quelques heures plus tôt la magistrate.
La soeur aînée de la jeune disparue avait aussi assuré sur les réseaux sociaux qu’il ne s’agissait « pas d’une fugue ». « Ce n’est absolument pas son genre », relevait-elle.
Son appel, partagé plus de 47.000 fois, décrivait sa tenue au moment de sa disparition (jean, sweat-shirt rose, baskets, sac à main blanc). Ce sont ces mêmes chaussures et sac à main qui ont été retrouvés un peu plus tôt dans la matinée lundi, laissant craindre le pire.
Appel à témoins
Parallèlement aux investigations des gendarmes, une battue avait été organisée dimanche à l’initiative de la famille, rassemblant plusieurs centaines de volontaires.
De gros moyens ont été mis en oeuvre pour retrouver la jeune fille depuis deux jours, avec notamment la présence d’un hélicoptère et d’une équipe cynophile. 130 militaires avaient été ainsi mobilisés sur le terrain pour mener les recherches, selon le commandant de la compagnie de Bourgoin-Jallieu, Sylvain Bosserelle.
C’est un chien spécialisé, qui a marqué au niveau d’une buse près d’un ruisseau lundi. Et permis de retrouver les affaires de la jeune fille et son corps ensuite.
Par ailleurs, des investigations techniques ont été menées sur la téléphonie. Les bandes de vidéosurveillance ont fait l’objet d’une exploitation et les enquêteurs procèdent à de nombreuses auditions.
La procureure a annoncé le lancement d’un appel à témoins. « Tout élément susceptible d’être utile à la manifestation de la liberté doit être communiqué à la gendarmerie au numéro vert 0800 200 142 », a précisé le colonel Lionel James, commandant la section de recherches de Grenoble, désormais en charge des investigations.
L’enquête d’abord ouverte pour « disparition inquiétante » a évolué vers les chefs « d’enlèvement, séquestration et homicide volontaire ». Compte-tenu de la tournure de l’affaire, Mme Quey a indiqué qu’elle se dessaisissait « dès hier soir » du dossier au profit du pôle criminel de Grenoble.