vendredi, avril 19, 2024

La Belgique accueillera un petit nombre des migrants du camp de Moria détruit par un incendie

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Dix pays de l’Union européenne vont accueillir quelque 400 migrants mineurs non accompagnés, évacués de l’île grecque de Lesbos après l’incendie gigantesque du camp de réfugiés de Moria, a annoncé vendredi le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer. La Belgique en accueillera un petit nombre.

« Nos contacts avec les pays membres de l’Union européenne ont conduit à ce que 10 pays membres participent au transfert », a affirmé à Berlin M. Seehofer, précisant que l’Allemagne et la France prendraient en charge chacune 100 à 150 de ces enfants. Ces 400 mineurs non accompagnés ont déjà été transférés en Grèce continentale après l’incendie qui a ravagé le camp insalubre et surpeuplé, et laissé les plus de 12.000 personnes qui y vivaient dans le plus grand dénuement.

« Nous sommes en discussion avec d’autres pays » de l’UE pouvant accueillir ces enfants, a précisé M. Seehofer au cours d’une conférence de presse avec le commissaire européen aux Migrations, Margaritis Schinas, qui participait par vidéo depuis Athènes. Les Pays-Bas avaient proposé jeudi de prendre en charge une centaine de migrants, pour moitié mineurs.

« La Belgique veut à nouveau se montrer solidaire »

Parmi les autres pays qui vont accueillir un petit nombre d’enfants figurent la Finlande, la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie, la Croatie, le Portugal mais aussi en dehors de l’UE, la Suisse, selon les précisions du ministre. « La situation est grave », a confirmé la ministre belge de l’Asile et la Migration, Maggie De Block, dans un communiqué. « Même si nous faisons déjà beaucoup plus que la plupart des Etats membres, la Belgique veut à nouveau se montrer solidaire avec la Grèce. Notre pays continue toutefois à plaider pour une solution durable au niveau européen ».

La Grèce doit désormais cartographier ses besoins concrets pour l’accueil. « En fonction des groupes cibles proposés, nous analyserons quelles sont les possibilités. L’Union européenne doit ici jouer un rôle de coordination », a commenté Mme De Block (Open Vld).

« Moria est un rappel sévère à tous les membres (de l’Union européenne) de ce que nous avons besoin de changer en Europe », a pour sa part jugé M. Schinas, qui devait ensuite s’entretenir avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avant de se rendre à Lesbos où des milliers de demandeurs d’asile ont passé leur troisième nuit dehors, parfois sans couverture, campant sur les trottoirs. « Nous avons besoin d’une solidarité dans la politique migratoire » de l’UE, a-t-il ajouté.

L’Allemagne compte dans un deuxième temps prendre en charge « des familles avec des enfants » actuellement à Lesbos, a également annoncé Horst Seehofer, sans vouloir pour le moment préciser le nombre exact de personnes, ni fournir de calendrier.

Les demandeurs d’asile, sujet de la discorde entre les pays membres 

Le drame de Moria a relancé le débat sur l’accueil des demandeurs d’asile en Europe, au sujet duquel les pays de l’UE se déchirent. La Commission européenne doit présenter à la fin du mois une proposition très attendue, et plusieurs fois repoussée, d’un nouveau Pacte sur la migration et l’asile. La réforme a jusqu’à présent achoppé sur la question de la répartition des demandeurs d’asile, que refusent de se voir imposer des pays comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie notamment.

En Allemagne, la pression monte sur le gouvernement d’Angela Merkel pour évacuer des migrants coincés sur l’île égéenne, cinq ans tout juste après que le pays a ouvert ses portes à des centaines de milliers de réfugiés fuyant la guerre et la pauvreté. Plusieurs villes et Etats régionaux ont réclamé de pouvoir prendre en charge des migrants, affirmant disposer des infrastructures et du personnel nécessaires.

Quant à la Belgique, elle plaide depuis longtemps déjà pour des mécanismes de solidarité structurels, par lesquels un Etat membre qui est confronté (temporairement) à une pression particulière peut faire appel à l’aide des autres Etats membres. « Des solutions ad hoc, crise après crise, ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois », a souligné Maggie De Block. Elle assure que la Belgique en fait déjà « beaucoup plus que la plupart des Etats membres ». « Seule la Grèce en fait par exemple proportionnellement plus que la Belgique en ce qui concerne l’accueil des mineurs non accompagnés. Chaque Etat membre devrait contribuer justement à l’effort commun, en fonction de sa taille et de sa capacité. »

La ministre plaide à cet effet pour un aperçu clair de l’effort réalisé par chaque Etat membre. La Belgique fait déjà partie des sept membres de l’UE qui, avant les incendies de Moria, avaient accepté d’accueillir des mineurs d’âge non accompagnés issus des camps grecs. Elle en héberge 18 sur un total de 640 personnes « relocalisées » (enfants, adolescents et familles d’enfants malades) dans ces sept pays.

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