lundi, mai 6, 2024

Le procès des attentats de janvier 2015 n’est pas celui des « petites mains »

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(Belga) Le procureur national antiterroriste a contesté lundi sur Franceinfo l’idée selon laquelle le procès des attentats de janvier 2015 serait celui des « petites mains » et aurait moins d’intérêt faute de présence des assaillants, tous trois tués après les attaques.

Pour Jean-François Ricard, le procès, qui s’ouvre mercredi à Paris, a « un double intérêt »: « approcher la vérité » et être « un moment d’expression » pour les victimes. « C’est tout à fait nouveau: les premières semaines de ce procès vont être consacrées à la parole des victimes », s’est-il félicité. « Elles vont pouvoir expliquer, demander, tenter de comprendre et ça c’est fondamental. » Évoquant les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, tués après les attaques de Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, M. Ricard a reconnu que leur absence était « une source de frustration » tout en invitant à la « relativiser » au vu des précédents. « On attribue beaucoup trop de poids à la présence indispensable des auteurs directs dans le box des accusés », a souligné le magistrat. « Prenons d’expérience ce qu’il se passe quand nous avons les auteurs directs d’attentats dans le box des accusés: ils restent soit silencieux, soit se bornent à des dénégations, soit font des provocations. La plupart du temps on n’en sait rien de plus », a estimé M. Ricard. « C’est souvent encore plus frustrant car il y a parfois de véritables provocations à l’égard des victimes », a-t-il ajouté. Quatorze accusés, dont trois manquent à l’appel, doivent être jugés par la cour d’assises spéciale. « Je récuse l’idée qu’il s’agit de petites mains, de gens sans intérêts, c’est une erreur d’appréciation », a poursuivi M. Ricard. Selon le procureur, « il s’agit d’individus qui sont dans la logistique, dans la préparation des faits, qui ont fourni des moyens de financement, du matériel opérationnel, des armes, un domicile… Tout ça est indispensable à l’action terroriste ». « Ils sont poursuivis pour l’association de malfaiteurs terroristes à caractère criminelle qui, à l’époque des faits, était punie de 20 ans de réclusion et, pour deux d’entre eux, également pour complicité », a-t-il rappelé. (Belga)

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