vendredi, mars 29, 2024

Présidentielle au Bélarus: le président Loukachenko gagne le scrutin après des heurts entre manifestants et policiers

Ne ratez pas!

Le président Loukachenko remporte la présidentielle avec 80,23% des voix au Bélarus, annonce ce lundi l’agence d’Etat. A l’issue de cette élection, des manifestations non-autorisées ont été dispersées violemment dimanche par la police.

C’était le résultat attendu. Le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a remporté ce lundi l’élection présidentielle avec 80,23% des voix, selon des résultats diffusés par l’agence étatique Belta, au lendemain d’un scrutin tendu marqué par des violences et des accusations de fraudes.

La grande rivale de M. Loukachenko, l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa, a elle récolté 9,9% des voix, selon ces premiers résultats officiels de la Commission électorale du Bélarus. Les trois autres candidats ont rassemblé chacun moins de 2% des suffrages, selon cette source.

Grenades anti-émeutes face à des milliers de manifestants

A l’issue de ce scrutin tendu dimanche, des manifestations non-autorisées ont été dispersées violemment par les forces de l’ordre.« La police a le contrôle de la situation en lien avec les actions de masses non-autorisées », a indiqué l’agence sur sa chaîne de la messagerie Telegram, citant le ministère de l’Intérieur.

A Minsk, la capitale, les forces de l’ordre ont eu recours à des grenades anti-émeutes face à des milliers de manifestants protestant contre l’annonce attendue de la victoire du président Alexandre Loukachenko au scrutin. Selon plusieurs médias, dont la radio financée par le Congrès américain RFE/RL, des blessés ont été recensés par les manifestants, diffusant des images de personnes aux visages ensanglantés.

Des médias d’opposition et RFE/RL ont fait état de recours, outre les grenades sonores, à des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants dans le centre de Minsk où des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la nuit en divers endroits. Des heurts entre protestataires et policiers ont aussi été rapportés. Des rassemblements d’opposition, marqués par des interventions policières musclées, ont aussi eu lieu, selon ces sources, dans plusieurs villes de province.

Dimanche, les autorités ont déployé à Minsk un dispositif policier impressionnant, incluant des centaines d’hommes et des véhicules anti-émeutes.

Des « fraudes éhontées »

 

La campagne électorale pour la présidentielle a été marquée par une mobilisation sans précédent en faveur d’une nouvelle venue en politique, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, professeur d’anglais de formation. Celle-ci a estimé dimanche soir que « la majorité » la soutenait, alors qu’un sondage officiel réalisé à la sortie des bureaux de vote accordait une victoire écrasante au chef de l’État, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans.

Mme Tikhanovskaïa a demandé aux forces de l’ordre de ne pas faire usage de violence. « Je veux rappeler à la police et aux militaires qu’ils font partie de la population », a-t-elle déclaré dimanche soir. Elle a également prié ses partisans d’éviter les provocations. 

La journée de vote avait été marquée par une atmosphère tendue et des queues géantes aux bureaux de vote, qualifiées par la Commission électorale de « sabotage » de la présidentielle et de « provocation » organisée par l’opposition. Mme Tikhanovskaïa avait aussi recommandé à ses partisans de porter des bracelets blancs et de prendre en photo leur bulletin pour permettre un comptage indépendant.

« Je considère que nous avons déjà gagné car nous avons vaincu notre peur », a dit Mme Tikhanovskaïa, qui avait dénoncé ces derniers jours des « fraudes éhontées » orchestrées par le pouvoir, en l’absence d’observateurs nationaux et internationaux indépendants.

Les principaux rivaux écartés 

Avant l’émergence de Mme Tikhanovskaïa, les principaux rivaux de M. Loukachenko avaient été écartés: deux sont incarcérés, un troisième est en exil. Les trois autres candidats autorisés n’ont pas mobilisé.

La montée en puissance de Mme Tikhanovskaïa s’est faite sur fond de difficultés économiques croissantes, aggravées par des tensions avec la Russie, accusée de chercher à vassaliser le Bélarus, et de la réponse controversée d’Alexandre Loukachenko à l’épidémie de coronavirus, qu’il a qualifiée de « psychose ».

Le Bélarus n’a pas organisé de scrutin jugé libre depuis 1995. A plusieurs reprises, les manifestations y ont été matées sans ménagement.

Articles récents

Un ancien candidat de Koh-Lanta mis en examen: une enquête ouverte sur de possibles faits d’agression sexuelle

Un ancien candidat de Koh-Lanta, émission diffusée sur TF1, a été mis en examen dans une enquête ouverte sur...

Notre sélection pour vous