Le nouveau gouvernement, qui vient d’être complété avec la nomination de onze secrétaires d’Etat, dont deux pour le seul ministère de l’Education, « a une vraie stratégie pour la jeunesse », a fait valoir lundi Jean-Michel Blanquer.
Avec l’arrivée d’une nouvelle secrétaire d’Etat à la Jeunesse et l’engagement, Sarah El Hairy, en remplacement de Gabriel Attal, et celle de Nathalie Elimas, qui sera chargée spécifiquement de l’Education prioritaire, « c’est-à-dire des élèves les plus défavorisés, on a une vraie une stratégie pour la jeunesse », a jugé M. Blanquer sur France inter.
« Elles doivent contribuer à cette tâche très importante que nous avons qui est de lutter contre les inégalités de façon générale et d’avoir une priorité jeunesse », a insisté le ministre de l’Education nationale, en rappelant le plan spécifique pour l’emploi des jeunes récemment annoncé par le Premier ministre Jean Castex.
« Les conséquences du confinement ne doivent pas être de sacrifier la jeunesse et bien entendu ce ne sera pas le cas, aussi bien par l’éducation que par l’emploi », a-t-il assuré.
« C’est la première fois qu’on a une secrétaire d’Etat pour l’Education prioritaire », a réagi auprès de l’AFP Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU, première fédération syndicale enseignante. Une décision « à double tranchant », estime-t-il.
« Est-ce que c’est une relance ou bien une mise à part de l’Education prioritaire? », s’interroge-t-il. Malgré le passage à des classes de 12 élèves en CP et CE1 dans tous les établissements des quartiers défavorisés, le syndicaliste estime que le gouvernement « tend à restreindre l’éducation prioritaire aux établissements jugés très sensibles », classés en REP+ (éducation prioriaire renforcée), alors que « 20% des élèves sont en réseaux d’éducation prioritaire ».
Après une année scolaire chamboulée par le confinement, le scénario privilégié pour la rentrée est celui d’une « rentrée normale », avec un « protocole sanitaire allégé qui nous permet de recevoir tous les élèves », a précisé M. Blanquer.
Le ministère travaille également « sur d’autres scénarios au cas où », dans l’hypothèse d’un confinement, partiel ou non, ou d’une situation « intermédiaire » qui nécessiterait « un protocole sanitaire renforcé ».
« La question d’une prime pour un équipement informatique » pour les professeurs est actuellement discutée avec les syndicats, pour anticiper un éventuel retour de l’enseignement à distance, a ajouté M. Blanquer.
Le ministre a en revanche rejeté l’idée d’adapter les programmes scolaires après cette année perturbée par la pandémie.
« Je suis très attentif et à la lutte contre les inégalités et à la hausse du niveau général, (…) donc l’objectif n’est pas de baisser les exigences », a-t-il expliqué.
Pour les élèves dont le niveau a baissé, « nous allons mettre le paquet, notamment en heures supplémentaires pour que le niveau soit atteint », a-t-il conclu, en évoquant les dispositifs « d’aide personnalisée » qui permettent aux enseignants de consolider les fondamentaux des élèves, « notamment en français et en mathématiques ».