Compte tenu de la faiblesse du quota de vivres qui leur est réservé dans le cadre de l’opération Force Covid 19 et de la baisse de production d’anacarde qui vient renforcer la crainte d’une insécurité alimentaire dans leur village, les habitants de Sanou situé à la frontière avec la Guinée Bissau, mettent à contribution leur palmeraie pour appuyer tous les ménages en vivres.
En effet, cette palmeraie qui s’étend sur plusieurs hectares a été mise au repos pendant près de trois mois sur décision du comité villageois de gestion de l’épidémie dirigé par le chef de village Jules Renard Diatta. Ceci pour que les régimes fructifères puissent murir en masse. Après, il s’en est suivi la semaine dernière une cueillette collective qui a impliqué toutes les personnes actives du village.
« C’est vraiment une opération réussie. Car nous avons récolté une bonne quantité de noix de palme. Il y a jamais eu une telle production dans notre village », s’est félicité le jeune Kéba Mansaly membre du comité villageois. Il poursuit que toute la récolte a été rassemblée et stockée. « Cette production va être transformée dans les prochains jours en huile de palme qui sera vendue entièrement. Et la recette sera utilisée pour acheter des vivres qui seront distribués à tous les ménages en même temps que l’aide alimentaire octroyée dans le cadre de l’opération force covid 19 du Président de la République », a précisé le Chef du village joint par téléphone.
Cette stratégie innovante rencontre l’adhésion de la diaspora du village. Celle-ci participe également à cet élan de solidarité par des contributions volontaires à travers l’initiative dénommée « Sauvons Sanou ! » mise en place pour soutenir les proches restés au bercail.
Sur place, ces habitants qui sont assez outillés pour développer des stratégies d’adaptation et de résilience du fait de la guerre de libération en Guinée voisine et du conflit casamançais trentenaire mènent la riposte sans attendre le soutien des pouvoirs publics. Partout dans le village, la généralisation du port des masques et le lavage des mains à l’eau et au savon sont respectés .Ceci pour barrer la route à cette maladie redoutable qui n’a pas encore réussi à entrer dans le territoire du département de Goudomp pour le moment.
Ismaila.mansaly@koldanews.com