(Belga) Lorsque des mesures sont prises pour tenter d’endiguer la pandémie du nouveau coronavirus, les droits humains doivent être placés au cœur de la réflexion, prévient Amnesty International. L’ONG publie jeudi un ensemble de recommandations destinées aux États européens pour que leurs réponses au Covid-19 « soient conformes à leurs obligations régionales et internationales en matière de droits humains ».
Dans « Europe at a Crossroads » (L’Europe à un carrefour), Amnesty International met en garde les pays européens. Ceux-ci doivent prendre toutes les mesures possibles pour tenter d’endiguer la pandémie et garantir le droit à la santé de chacun, ce qui « suppose de reconnaître que certains groupes sont davantage exposés au risque d’infection », souligne l’ONG. Les personnes âgées et souffrant de certaines maladies sont des groupes à risque auxquels il faut accorder une attention particulière, tout comme les groupes vulnérables « tels que les demandeurs d’asile, les réfugiés et les migrants, particulièrement ceux qui vivent dans des camps surpeuplés » ou encore « les groupes marginalisés comme les Roms, les sans domicile fixe et les personnes privées de liberté dans les prisons, les centres de détention pour migrants et d’autres types d’institutions ». Amnesty pointe également que les femmes et enfants risquent davantage d’être exposés à de la violence domestique en ces périodes de confinement, où l’on doit rester isolé, parfois avec une personne violente. « Il faut allouer des ressources et prendre des mesures pour atténuer ces risques », appelle l’ONG. Toutes les femmes, « y compris celles en situation irrégulière », doivent continuer d’avoir accès à des services de protection et de soutien durant la crise, plaide Amnesty. Enfin, l’ONG de défense des droits humains exige que les mesures restreignant les droits et libertés, justifiées en ces temps d’urgence, « soient toujours légales, nécessaires et proportionnées, mais aussi provisoires et soumises à une supervision et un examen indépendants ». La pandémie ne doit en outre pas servir de justification au refus d’accueillir des réfugiés. « Cette crise révèle comment l’exclusion, les inégalités et les violations des droits humains sont interconnectées », estime Marie Struthers, directrice Europe pour Amnesty International, citée dans le communiqué. « Elle offre aussi aux gouvernements européens l’occasion d’apporter les changements radicaux nécessaires pour que la société évolue conformément à nos attentes. Une société qui place les droits humains au cœur de toutes les mesures prises, veille à ce que personne ne soit laissé pour compte et s’attache à protéger les groupes les plus à risque », conclut-elle. (Belga)