mercredi, avril 24, 2024

Monsieur Sonko, cette fois-ci non !

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Le leader du Pastef, absent de la scène médiatique depuis plusieurs semaines, a cru opportun de faire une sortie de son piédestal de « Président » du Pastef, pour à nouveau nous asséner ses leçons de vie (survie). Si la critique est la bienvenue et relève même d’une nécessité dans une démocratie saine, il est des moments dans la vie d’une République où le consensus peut se faire sur les questions essentielles qui regardent notre avenir commun.
Il est quand même curieux que dans ce semblant d’unanimité où opposition et société civile ont tous salué la démarche du Président de la République et sa clairvoyance, un seul homme, une seule personnalité de l’opposition casse le consensus de sa voix dissidente. De quelle engeance ce Monsieur Sonko est-il le produit, le quelle science, et quelle expérience il se prévaut pour s’ériger en donneur de leçon dans ce pays pétri de compétences et de talents ? De Sanar et de l’Enam ?
Non, Monsieur Sonko. A cette hauteur de responsabilité, une décision suit un processus long et complexe. La France a connu la crise bien avant le Sénégal, sa population est largement plus touchée que celle de notre pays. Ce n’est que cette fin de semaine que le Président de la République française, suivi de son Premier ministre, a pris des mesures hardies pour faire face à une situation qui en est à sa phase 3 en terme de gravité.
Le Sénégal ne connaît qu’une vingtaine de cas et pour le moment, par la grâce de Dieu, zéro mort, par la grâce de Dieu. Et pourtant, des mesures ont été prise bien avant le cas zéro, et d’importantes ressources mobilisées pour se préparer à une crise qui s’annonçait.
Mais à un niveau comme celui d’un Président de la République, avant de prendre une décision, il faut consulter les spécialistes, ce que le Président de la République a fait à travers une commission nationale en charge des situations de crise sanitaire. Et quand une décision doit être prise, et tous ceux qui ont appris le management des organisations publiques le savent, il y a une association des forces sociales, des leaders religieux, coutumiers, d’opinion, sans laquelle toute décision pourrait échouer dans sa mise en œuvre, parce que les relais sociaux, ce que nos frères anglo saxons appellent the door keepers, n’auront pas collaboré.
Oui et hélas, pour faire adhérer aux populations de Touba à une décision, obtenir un succès et casser les résistances, il faut la collaboration du khalife et des autorités religieuses. Ce n’est pas faire preuve de faiblesse comme vous l’avez laissé entendre, c’est faire preuve d’intelligence et de sagesse. Encore une fois, il est des questions sur lesquelles s’accorder avec les intérêts vitaux du pays devient un impératif.
Il y a quelques semaines, Monsieur Ousmane Sonko s’est aligné avec un responsable de l’opposition bissau-guinéenne, en lui exprimant son soutien à la présidentielle de ce pays.
Quand cet opposant a été défait dans les urnes, Monsieur Sonko est revenu publiquement accuser le Président Sall d’ingérence dans les affaires intérieures de la Guinée Bissau. Des deux, qui a fait la preuve d’ingérence la plus manifeste et la plus indiscutable ?
Au demeurant, il nous semble normal, adéquat, justifié que pour ses intérêts stratégiques, le Sénégal s’assure et agisse pour avoir à la tête de nos pays voisins, il allié plus sensible à nos préoccupations quant à la situation au sud du pays.
C’est d’autant plus justifié qu’à chaque fois qu’il l’a fallu, le Sénégal a consenti des sacrifices en hommes et en matériel pour libérer ces peuples du joug des colons, puis de leurs dictateurs respectifs. Il est clair que l’attitude hostile ou amicale de celui qui dirige la Gambie ou la Guinée Bissau a une influence sur la situation en Casamance. Les liens entre Yaya Jammeh en Gambie, Ansoumane Mané en Guinée Bissau et les chefs rebelles du Mfdc étaient connus de tous et personne ne pourrait honnêtement le nier.
Mais en quoi cela peut-il gêner le « vénéré » Ousmane Sonko, au point qu’il appuie l’opposition bissau-guinéenne pour barrer la route au Président Mballo, un ami du Sénégal ?
Ibrahima Sarr,
Conseiller des Ambassades à la retraite

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