Incendies, saccages, évasions : en Italie, la panique liée à l’épidémie du coronavirus a gagné près d’une trentaine de prisons en 48 heures. Dans certaines, les émeutes ont pris un tour très violent.
Dans les prisons, encore plus qu’à l’extérieur, l’épidémie est facteur d’angoisse et de déraison, explique Claudio Paterniti, chercheur et coordinateur de l’observatoire des prisons Antigone. Les mesures de protection sont positives, mais l’isolement total mal supporté.
« Les professeurs, les médecins, les bénévoles et les membres de la famille, toutes ces personnes ont arrêté leur entrée en prison. Ce vide a été rempli par l’angoisse et la peur parce que lorsqu’on est détenu, on ne dispose pas de son propre corps, on ne peut pas agir », explique le chercheur.
Surpopulation, mortalité, maladies chroniques.
Surpopulation, nombre élevé de pathologies chroniques, le risque de contagion et de mortalité est très élevé en prison, poursuit Claudio Paterniti, qui propose des mesures pour calmer les détenus, et désengorger les établissements.
« Nous avons demandé un minimum de vingt minutes d’appel téléphonique et d’appel Skype par jour et que toutes les personnes qui ont eu un parcours pénitentiaire positif, qui ont un résidu de peine de quelques mois, soient prises en assignation à domicile », explique-t-il.
Le syndicat UGL de police pénitentiaire dénonce, lui, le manque d’effectifs. À Foggia, dans le sud de l’Italie, cinquante détenus ont profité des émeutes pour s’échapper, vingt sont toujours en cavale.
À Modène dans le nord, il y a eu au moins trois morts selon l’Obervatoire italien des prisons, Antigone. Lundi 9 mars au soir, la presse évoquait sept victimes et quatre blessés graves.